La page des niouzes |
La
brèche
de Briennon
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Au petit matin de ce mercredi 13 juin 2007, les résidants fluviaux du port de Briennon (canal de Roanne à Digoin) ont eu la mauvaise surprise de se réveiller dans un bateau "posé" sur le fond du canal, parfois avec une gîte peu confortable. Surprise au réveil... Renseignements pris, on apprenait que pendant la nuit, une grosse brèche s'était ouverte dans la rive droite du canal, à environ deux kilomètres en aval du port de Briennon, vidant progressivement tout le grand bief de 18 km qui s'étire de Briennon jusqu'à Chambilly. La brêche vers le PK 17 Les autorités compétentes ont très vite été alertées, et dès la matinée, une "cellule de crise" rassemblant Mme Longère, maire de Briennon, M. Nicolin, député-maire de Roanne (et d'ailleurs membre du Groupe d'Etudes "Voies d'eau et voies navigables" de l'Assemblée Nationale), Mme Edieu, responsable Hydrologie et V.N. de la DDE de Nevers, la gendarmerie de Charlieu (c'est le gros bourg à côté, de la Com-com duquel Briennon fait partie) et M. Sybelin, contrôleur de la navigation pour le canal Roanne-Digoin, était sur la brèche pour aviser des dispositions à prendre.
Une
autre vue de la brêche. Impressionnant... et dangereux
! Il a été
décidé, décision suivi d'effet
quasiment immédiatement, de jeter en urgence un bâtardeau de
tout-venant (en fait du sable et du gravier avec un faible pourcentage de
béton) en travers du canal juste à l'aval du pont
(et donc du port) de Briennon. Celà permettra
"L'Infatigable", posé, attend stoïquement... Un autre bâtardeau constitué de poutrelles (des tampes) empilées les unes sur les autres et bloquées dans des rainures ad hoc ménagées dans les bajoyers du pont-canal de la Teyssonne, à un petit kilomètre en aval de la brèche. On peut avoir tendance à critiquer la DDE etVNF pour divers motifs, mais nous devons reconnaître que sur ce coup, tous deux ont fait preuve de réactivité pour qu'une solution, certes bancale et provisoire, mais correcte dans son principe et son application, soit trouvée rapidement. Donc chapeau et merci. Le bâtardeau en cours de construction le 13 juin au soir.
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Un
certain
inconfort : on croit vivre dans ceci (à gauche), et en fait
on vit dans celà (à droite) ! |
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Jeudi 14
juin, au matin, le
niveau remonte doucement. En fin d'après-midi, celui-ci est
quasiment revenu à la normale. Tous les bateaux sont
à nouveau à flot. On apprécie de se
retrouver à l'horizontale ! Les journaux annoncent
l'incident en mentionnant une fuite de 500 000 mètres cubes,
ce qui est une bonne estimation (18 km multipliés par la
section mouillée {[(18 m + 10 m) x 2,20] : 2 } =
554 000 mètres-cubes). En revanche, ils font état
de la mise en place du bâtardeau de tout-venant en
annonçant le cubage de 400 à 500 000
mètres-cubes, ce qui est risible : la pyramide de Kheops "ne
fait que" cinq à six fois ce volume ! Il
est clair qu'une
confusion de chiffres est passée dans la tête des
journalistes, et qu'un chiffre de l'ordre de 500 tonnes est beaucoup
plus
près de la réalité. Cela
représente tout de même 20 camions-benne
semi-remorques (avec le chiffre des journalistes, ce serait 20 000
camions en un après-midi !!!).
De plus, il pleut, ce qui contribue à gonfler notre mini-bief. |
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Vendredi
15 au matin, réveil en
fanfare : VNF a
informé "Marins d'Eau Douce" que le bâtardeau de
tout-venant présentait des faiblesses, et invite les
propriétaires de bateaux à parer à
toute éventualité. La noria de camions recommence
(on arrivera certainement à 1000 tonnes, mais
Khéops peut continuer à dormir tranquille). On
déplace quelques bateaux, certains montent sur Roanne. En
fait, le bâtardeau ainsi renforcé rapidement
tient bon, et cette alerte n'aura eu pour conséquence qu'une
petite montée d'adrénaline. On ne va pas en
vouloir à VNF et à la DDE de nous avoir
inquiétés pour peu de choses. Au contraire, ce
principe de précaution témoigne de leur
conscience professionnelle.
On apprend cependant qu'un ou deux bateaux sont restés échoués à la halte de Melay, 7 kilomètres en aval. Et pour eux, il n'y a guère de perspectives de remise à flot à court terme. Des dispositions sont prises pour que néanmoins subsiste un écoulement d'eau à travers le bief accidenté, car le canal de Roanne à Digoin est la principale alimentation de la moitié sud du canal Latéral à la Loire (les autres sont le canal du Centre, la rigole de l'Arroux, la Besbre, l'Abron, l'Acolin et la Collâtre. Après le Guétin, le Latéral est alimenté principalement par l'Allier à Apremont). Mais un avis à la batellerie ferme néanmoins le canal Latéral entre Digoin et le Guétin jusqu'à nouvel avis. |
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Le bâtardeau renforcé et terminé : peu probable qu'il lâche. |
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Mardi
26 juin. Depuis
bientôt deux semaines, le bâtardeau remplit
très bien sa fonction sans donner signe de faiblesse. Le
port de briennon reste bien rempli, presque au-dessus de son niveau
normal.
En tout début d'après-midi, Stardust, une vedette hollandaise qui était restée échouée à Melay, arrive sur un camion-plateau, précédé par un camion-grue. Le bateau retrouve l'eau avec plaisir. Ses occupants, un couple de sympathiques retraités britanniques, viennent de passer presque deux semaines dans leur bateau retenu par ses amarres, penché comme la Tour de Pise. Un appel d'offres est lancé pour qu'une entreprise qualifiée vienne réparer la brèche dans les meilleurs délais. Ce n'est qu'une question de temps. Stardust vient de retrouver son élément naturel. |
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20 août : la navigation est rétablie sur le canal, les bateaux circulent à nouveau !
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Mai 2009 : rebelote Ce serait presque
amusant si ça n'était aussi répétitif :
fin mai 2009, une digue du canal cède à nouveau, à Bonnant,
dans le secteur Allier du canal, le plus sinistré
depuis des dizaines d'années. Curieusement, c'est le contre-halage
qui cède. Deux bateaux qui stationnaient dans le bief, où il
n'y a que deux haltes, sont évacués en vitesse, en
pleine nuit, vers l'écluse en aval à Chassenard.
Il n'y a aucun dégat ni corporel ni matériel, mais une
grande frustration pour les plaisanciers roannais qui projetaient de
partir en juin... Il
attendront la mi-juillet pour pouvoir passer, l'administration ayant
fait diligence pour réparer au plus vite cette nouvelle brêche.
Il est vrai que deux brêches en moins de 24 mois, ça faisait
désordre. |
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"L'Aurore", bateau du Baron Bob, flotte de nouveau...
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Dernière
mise
à jour : août 2009
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