La page des niouzes : Découverte archéologique à Moulins

Dans le cadre des fouilles préventives au préalable des travaux de la passe à poissons en rive droite du Pont Régemorte à Moulins, une équipe d'archéologues a mis au jour une épave de bateau dans les vestiges du pont Mansart.

Le pont Mansart est un projet malheureux de Jules Hardouin Mansart, le célèbre architecte de Louis XIV. Ce pont, dont la construction a commencé en 1705, devait relier les deux rives de l'Allier à Moulins, remplaçant ainsi les précédents ouvrages en bois et bacs qui avaient assuré cette traversée avec plus ou moins de bonheur et d'efficacité au cours des siècles. Mansart possédait le château de Sagonne, non loin de là, ce qui lui permettait d'être le plus possible sur le chantier.

L'épave vue au zoom depuis le pont Régemortes. On distingue bien le premier bord taillé en oblique pour épouser la levée.

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	Une importante découverte archéologique à Moulins
	L'épave découverte dans les vestiges du pont Mansart
	Dans le cadre des fouilles préventives au préalable des travaux de la passe à poissons en rive droite du Pont Régemorte à Moulins, une équipe d'archéologues a mis au jour une épave de bateau dans les vestiges du pont Mansart. Le pont Mansart est un projet malheureux de Jules Hardouin Mansart, le célèbre architecte de Louis XIV. Ce pont, dont la construction a commencé en 1705, devait relier les deux rives de l'Allier à Moulins, remplaçant ainsi les précédents ouvrages en bois et bacs qui avaient assuré cette traversée avec plus ou moins de bonheur et d'efficacité au cours des siècles. Mansart possédait le château de Sagonne, non loin de là, ce qui lui permettait d'être le plus possible sur le chantier. L'épave vue au zoom depuis le pont Régemortes. On distingue bien le premier bord taillé en oblique pour épouser la levée.
	Mais Mansart meurt en 1708, sans voir son pont achevé. Heureusement pour lui, serait-on tenté de dire, car une grosse crue emporte en 1710 son pont pas encore terminé. Les railleries vont bon train à Moulins ainsi qu'à la cour royale. Il faudra attendre 1750 pour que le grand ingénieur Louis de Régemorte, responsable des levées et turcies de la Loire et ses affluents, et qu'on retrouve aussi sur plusieurs chantiers de canaux, commence le pont actuel, ouvert en 1765, à 100 mètres environ en amont du malheureux pont Mansart. Régemorte n'y va pas par quatre chemins : il établit son ouvrage sur un solide radier de maçonnerie qui fera école notamment dans le pont de Nevers et les pont-canaux de Digoin et du Guétin. Et pour laisser à l'Allier un passage suffisant pour ses crues, il supprime le goulet d'étranglement que constituait le "détroit" de la rivière à Moulins en rasant purement et simplement le quartier de la Madeleine en rive gauche, doublant ainsi la largeur de l'Allier. Le quartier de la Madeleine ne sera plus embêté par les crues : il n'existe plus. Revenons au pont Mansart et son épave. En s'effondrant en 1708, le pont Mansart, qui aurait eu une belle allure d'après les plans que l'ingénieur a laissé, a laissé pas mal de ses vestiges dans la rivière. Il s'est notammant effondré alors qu'il avait encore ses échafauidages et ses cintres. Un régal pour les archéologues. La découverte, au milieu de ces maçonneries effondrées, de cette épave de bateau veint encore pimenter les fouilles. D'après un responsable du chantier que nous avons contacté, il s'agirait d'une levée d'un bateau "de travail" en chêne. Mais tous les bateaux n'étaient-ils alors pas "de travail", que celui-ci consiste en transport de marchandises et de personnes, de pêche professionnelle ou de travaux sur des ouvrages ? La navigation de plaisance n'était alors guère développée... La dendrochronologie est en cours, et à cette heure nous n'en avons pas encore les résultats. Mais il est bien possible que ce bateau soit venu faire naufrage ici entre 1710 et 1750 en se vautrant sur les ruines du pont Mansart. Affaire à suivre... Détail de la structure de l'épave. Photo prise au zoom depuis le pont Régemorte.
Dernière mise à jour : février 2022

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