La page des niouzes

Il était une fois une ville moyenne de Belgique wallone, traversée par une rivière qui, au cours des siècles, lui avait prodigué de nombreux bienfaits : elle avait permis le développement d'une petite métallurgie avant que le travail de la laine et la draperie ne prennent le dessus jusqu'à donner une réputation internationale à la ville.

Cette ville, justement, c'est Verviers, et sa rivière, la Vesdre.

Au début du XXe siècle, la petite rivière n'en peut plus. Elle est mise à toutes les odeurs, à toutes les couleurs. Pour contrôler son débit capricieux les industriels obtiennent la création du barrage de la Gileppe. Cependant, la concurrence des nouvelles nations industrielles ainsi que d'autres facteurs économiques ont raison du textile. Au milieu du XXe siècle Verviers entame sa reconversion via les zonings de la périphérie.

Progressivement, Verviers se préoccupe de nouveau de sa rivière : la disparition des anciennes industries polluante et la mise en service d'une station d'épuration rendent à l'eau une qualité qu'elle ne connaissait plus depuis longtemps. Les Verviétois réapprennent à aimer leur rivière.

Et voilà-t-y pas qu'en ce début de XXIe siècle, où, dans un mouvement de prise de conscience à l'échelle planétaire, les villes qui avaient fait disparaitre leurs rivières et canaux ramènent ceux-ci à la lumière du jour, un groupe promoteur immobilier néerlandais, Foruminvest, cherche à imposer, avec la complicité de la municipalité, un projet pharaonique visant à RECOUVRIR plus de 200 m de la Vesdre par un centre commercial !

Peut-on laisser disparaitre cette jolie rivière sous un monstre de béton ?

C'est exactement le genre d'âneries que l'on a faites dans les années 1900 à 1980, et qu'aujourd'hui on déplore en constatant les effets néfastes de tels "aménagements" issus de la calculatrice qui sert de cerveau aux technocrates. Les effets néfastes, on les connait bien à présent : perte de qualité paysagère d'un site urbain, défiguration d'un centre ville historique, et surtout très graves conséquences en cas de crue centennale, voire décennale.

En couleur caca, l'emprise du projet de Foruminvest.

Sans avoir à remonter à Vaison-la-Romaine en 1992, la petite ville de Marcigny, en Saône-et-Loire, fit en juin 2007 les frais d'un busage partiel de la petite rivière qui la traverse, le Merdasson, et ce n'était même pas une crue extraordinaire, seulement des pluies printanières sur plusieurs jours successifs.

Bref, les technocrates de Foruminvest qui se croient sans doute maîtres des éléments naturels, ne sont que des ignorants présomptueux doublés d'escrocs, et quasiment des criminels en puissance.

Cette grosse baleine symbolise de façon humoristique le projet.
Certes, ce n'est guère gentil pour les baleines qui sont des animaux qui ont toute notre sympathie. Mais avouons que la place d'un tel cétacé n'est pas sur une rivière wallonne !

Localement, les citoyens se mobilisent à travers des associations de défense de l'environnement. C'est l'une d'elles, Vesdre-Avenir, qui nous a contactés. Et nous ne pouvons que les rejoindre dans leur combat pour une rivière libre. Allez voir leur site : Vesdre-Avenir, et n'hésitez pas à leur laisser un mot d'encouragement et de soutien. Il faut arriver à convaincre la municipalité de Verviers de la nocivité et de la stupidité de son projet !