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dawance
Inscrit le: 06 Nov 2007 Messages: 1897 Lieu: Ardenne (belge)
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écrit le Sunday 22 Aug 21, 21:52 |
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Plus complètement Citation: | Diphtongaison après amuïssement partiel de certains groupes
Les diphtongaisons suivantes ne se produisent pas en français, mais elles se retrouvent en partie en espagnol et en roumain. Intéressant mais énigmatique ! Voir le tableau qui suit.
On notera qu’il n’y a pas d’amuïssement lorsque les deux consonnes se séparent dans deux syllabes (cwèrdè, pièrdou,…).
On verra aussi que la consonne amuïe en wallon n’est pas la même au masculin et au féminin : cfr mort(e) qui se dit mwèrt et mwète.
- du ŏ entravé par r ou s : : il y a diphtongaison : formation d’un wè en liégeois et d’un oi en namurois :
- st : costa coisse (lg. cwèsse) côte, NB : espagnol. cuesta
coistî (lg cwèstî) planche de rive (pignon)
mu(lt), beaucoup et lat.pop. tostum, d’où w.arch. twèt, tôt, w. mutwèt peut-être, (litt.beaucoup tôt,bientôt).
- rd : corda coide (lg. cwède) corde, esp. cuerda, roumain coardă,
(NB : w. coirdea (lg. cwèrdê) cordeau).
- rt : porta poite (lg. pwète) porte, poirter porter, esp. puerta
mortus (lat.vulg.) mwèrt mort (adj), mwète morte, esp. muerto muerta, roum. mort moartă.
fortis fwèrt fort, fém. fwète forte, esp. fuerte (m. et f.)
lat. pop. *torcere toide tordre, (esp. torcer), w. toirdou tordu.
Corduba, Cordoue > coibjhî 5 (lg. cwèpî) cordonnier
- rn : cornū coine (lg. cwène) corne, esp. cuerno, (roum. corn)
- rm : dormit i doime (lg. dwème) il dort, mais nos doirmans dormons, doirmou dormi
- rp : corpus coir (lg. cwèr) corps, esp. cuerpo (mais it. corpo, roum. corp).
- rb : corvu >*corbu cwèrbå corbeau
- du ĕ entravé par r ou s : il y a formation d’un yod :
- st : besta biesse bête, esp. bestia (NB : biestreye bêtise),
festa fiesse fête, esp. fiesta, roum. (dans le sens voisin de célébration) fiesta
fĕnestra finiesse fenêtre
testa (carapace de tortue) tiesse tête
- rd : perdĕre piede perdre, roum. pierde, (esp. perder)
perditu pierdou perdu, roum. pierdut, esp. perdió
* verde vert vert, roum. verde, esp. verde, *verda w. vete verte.
La forme avec yod "viert, viete" (Hesbaye) est très minoritaire, peut-être archaïque.
- rm : verme vier ver, roumain vierme, (w. viemî arch. vermoulu),
termen tier colline, (esp. término a un autre sens)
- rn : gŭbernācŭlum, vierna, barre (timon), gouvernail
- rv : nervu nier nerf , esp. nervio (roum. nerv)
- rr : ferru fier fer, esp. hierro, roumain fier.
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Cligès
Inscrit le: 18 Jul 2019 Messages: 898 Lieu: Pays de Loire
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écrit le Sunday 22 Aug 21, 22:38 |
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Quelle est la source, s'il vous plaît ? |
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AdM Animateur
Inscrit le: 13 Dec 2006 Messages: 898 Lieu: L-l-N (Belgique)
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Cligès
Inscrit le: 18 Jul 2019 Messages: 898 Lieu: Pays de Loire
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écrit le Monday 23 Aug 21, 9:22 |
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Merci beaucoup des infos.
Ce genre de diphtongaison conditionnée est connu du "français", mais seulement si les e et o ouverts sont au contact d'un yod (la plupart du temps secondaire). C'est ainsi que s'explique, par exemple, le passage de lectum à lit par l'intermédiaire de *leyt, puis lieyt, et celui de hodie à hui par l'intermédiaire de *oy, puis *uoy.
Le lorrain, et donc aussi le wallon, à ce que je constate, étendent cette diphtongaison à e et o ouverts suivis de l, r ou s, comme le montre le document posté par dawance.
Cette diphtongaison est évidemment distincte de la diphtongaison du ĕ tonique en syllabe libre (pĕdem > pied), que connaissent toutes les langues romanes à l'exception du portugais. |
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dawance
Inscrit le: 06 Nov 2007 Messages: 1897 Lieu: Ardenne (belge)
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écrit le Saturday 28 Aug 21, 12:14 |
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Je crois que tu va un peu vite. Le ĕ latin a donné le wallon [i:]
ĕ latin entravé devant r et s
En wallon, c'est un [ɛ] très ouvert de ermite ou terroir
latin espagnol anc. franç italien roumain portugais wallon
besta bestia bestebestia (anim.besta biesse
verme (gusano) ver verme vierme verme vièr
nervu nervio nerf nervo nerv, empr. nervo nièr
perdĕre perder perdre perdere pierde perder piède
perditu perdió perdu perduto pierdut perdeu pièrdou
ferru hierro fer ferro fier ferro fièr
hĕrba hierba herbe erba iarbă erva arch.ièb'
hibernu invierno hiver invierno iarnă inverno iviér, ivièr
servīre servir servir servire a servi servir siervi
servītu servido servi servito - servido siervou
J'ai pas pu coller le tableau
Etn d'autre part:Voir Remacle Le problème de l'ancien wallon, p47 et 48
Remarque n°10 où il est question de la monophtongaison de ie en î, sur lequel doute sur la diachronie du phénomène
Y aurait-il par exemple pedem > pied > wallon pî ?
ĕ latin non entravé:
fĕru (orgulloso) fier fiero (orgolios) orgulhoso fîr
hĕrī ayer hier ieri ieri ontem îr
pĕdem pie pied piede picior pé pî
bĕdum(gaul) bief bief ? ? (eclusas) bî
mĕlior mieux wallon mî
pĕtru pierre pîre
Dernière édition par dawance le Saturday 28 Aug 21, 19:16; édité 1 fois |
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Cligès
Inscrit le: 18 Jul 2019 Messages: 898 Lieu: Pays de Loire
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écrit le Saturday 28 Aug 21, 17:45 |
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dawance a écrit: |
Je crois que tu va un peu vite. Le ĕ latin a donné le wallon [i:] |
Je ne vois pas en quoi je vais vite ! Il ne suffit pas de dire « tel mot a donné tel mot », surtout quand on le constate immédiatement. Ce qui m’intéresse, c’est le processus, car des traitements différents peuvent aboutir au même résultat. Si une voyelle brève a donné une longue, c’est qu’il y a eu réduction d’une diphtongue ou perte d’un élément.
dawance a écrit: |
ĕ latin entravé
latin espagnol anc. franç. italien roumain portugais wallon
besta bestia a.fr beste bestia (animal) besta biesse
verme (gusano ver verme vierme verme vièr
nervu nervio nerf nervo nerv, empr. nervo nièr
perdĕre perder perdre perdere pierde perder piède
perditu perdió perdu perduto pierdut perdeu pièrdou
ferru hierro fer ferro fier ferro fièr
hĕrba hierba herbe erba iarbă erva arch. ièb'
hibernu invierno hiver i nvierno iarnă inverno iviér, ivièr
servīre servir servi servire a servi servir siervi
servītu servido servi servito - servido siervou
rem (nada) rien (niente) (nimic) (nada) rin |
J’ai du mal à voir ce que signifie ce « copier-coller » donné sans aucune démonstration…
J’ai déjà dit que dans les dialectes du Nord-Est, le e bref tonique en entrave devant une liquide ([l], [r]) ou [s] se diphtongue en suivant le même processus que devant un yod d’entrave dans les autres dialectes. Veuillez vous reporter aux exemples que j’ai donnés (cf. G. Zink, Phonétique historique du français, PUF, pp 138 et 242).
Dans certaines langues, la diphtongaison s’explique par une syllabation différente ; dans le domaine espagnol ferrum a été syllabé fe-rrum, ce qui fait que le e s’est trouvé en syllabe libre et a subi la diphtongaison romane (hierro) ; quant au roumain, il diphtongue presque toujours en syllabe entravée.
Sur ces questions, v. Manuel pratique de philologie romane, Picard, t. I p. 71 (pour le roumain, t. II p. 219).
rem n’a rien à faire ici.
dawance a écrit: |
Etn d'autre part:
fĕru (orgulloso) fier fiero (orgolios) orgulhoso fîr
hĕrī ayer hier ieri ieri ontem îr
pĕdem pie pied piede picior pé pî
bĕdum(gaul) bief bief ? ? (eclusas) bî
mĕlior wallon mî
pĕtru pîre |
Ici, on a des e brefs toniques libres. Remarquez la syllabation pe-tru (cf Fr. petra > pierre).
Que voulez-vous démontrer exactement ? |
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dawance
Inscrit le: 06 Nov 2007 Messages: 1897 Lieu: Ardenne (belge)
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écrit le Saturday 28 Aug 21, 19:24 |
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J&i revu les deux tableaux du 28 août qui n'en sont pas en distinguant les cas où le wallon a des diphtongaisons et non le français; et inversement. Simplement en mettant en gras le français et le wallon du 28 août.
Le wallon rin , rien, est un autre type du même phénomène, diphtongaison ou non. Adieu le tronc commun , mais non sans le refus d'un cousinage ailleurs. |
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Cligès
Inscrit le: 18 Jul 2019 Messages: 898 Lieu: Pays de Loire
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écrit le Saturday 28 Aug 21, 20:24 |
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Si l'on compare avec le "français", il y a eu diphtongaison, réduction de la diphtongue et nasalisation finale.
A ce sujet : la fermeture d'une syllabe ne constitue pas une entrave ; le [ĕ] tonique de rĕm aussi bien que celui de bĕnĕ
subissent la diphtongaison (rien/bien).
Et en wallon, bene a-t-il donné quelque chose ? |
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AdM Animateur
Inscrit le: 13 Dec 2006 Messages: 898 Lieu: L-l-N (Belgique)
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écrit le Saturday 28 Aug 21, 22:16 |
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Cligès a écrit: |
Et en wallon, bene a-t-il donné quelque chose ? |
Bien se dit bin. |
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Cligès
Inscrit le: 18 Jul 2019 Messages: 898 Lieu: Pays de Loire
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écrit le Sunday 29 Aug 21, 8:18 |
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C'est la forme attendue : bin est à bien ce que rin est à rien. |
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dawance
Inscrit le: 06 Nov 2007 Messages: 1897 Lieu: Ardenne (belge)
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écrit le Sunday 29 Aug 21, 10:57 |
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Cligès a écrit: | Si l'on compare avec le "français", il y a eu diphtongaison, réduction de la diphtongue et nasalisation finale. |
Quelques précisions données par Remacle:
Pour la diphtongaison du ĕ entravé, fĕrru, (fer) donne w. fièr (le Ø de ermite
Pour le passage de fĕru (fier) à w. fîr, de ĕ accentué libre à î ; ou de hĕri (hier) à îr, faut-il nécessairement passer par la diphtongue ie ? Simple question.
Une chose est certaine, c'est que si campaneu donne fr. et wallon campagne,
ba(l)neu donne w. bagne, même loi phonétique, et fr. bain par quelques détours.
Et rem ne peut-il être simplement nasalisé pour donner rin?
Haust dit très bien que le wallon ne vient pas de l'ancien français mais qu'ils ont des évolutions parallèles. |
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Cligès
Inscrit le: 18 Jul 2019 Messages: 898 Lieu: Pays de Loire
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écrit le Sunday 29 Aug 21, 11:53 |
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- Dans le passage du e bref au i long en wallon, la diphtongaison n'est qu'une hypothèse de ma part. Il faut expliquer non seulement la longueur (toujours secondaire en roman depuis le GBV) et la fermeture du timbre vocalique. Cette évolution ne peut être directe (d'après moi).
- campagne et bagne ne me semble pas relever du même sujet. On pourra en reparler si vous le voulez.
- Je n'ai jamais dit que le wallon descendait de l'ancien français, cela n'aurait même pas de sens. Par ailleurs, le mot français me gêne souvent dans mes explications ; je l'emploie par commodité, mais en le mettant quelquefois entre guillemets. Il y a là un vaste sujet, objet d'éternelles discussions, qui excède en tout cas le cadre de cette discussion. |
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dawance
Inscrit le: 06 Nov 2007 Messages: 1897 Lieu: Ardenne (belge)
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écrit le Monday 30 Aug 21, 17:30 |
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Bien d'accord, Cligès.
Sur l'hypothèse du passage du e bref au i long, je dirais que la loi phonétique parle d'amuïssement avec allongement compensatoire, mais ça manque furieusement d'attestations. C'est le problème de l'ancien wallon !
Je n'ai pas l'intention de reparler de campania et campagne puisque c'est la même chose , écrit différemment..., tu ne trouves pas (sauf la nasalisation) ?
J'ai beaucoup de choses à dire sur le sujet. Tu me dis les sujets qui t'intéressent. |
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