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Anne
Inscrit le: 25 Feb 2007 Messages: 1
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écrit le Saturday 03 Mar 07, 17:12 |
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En Allemagne existe une assocation pour les parents qui ont perdu un enfant, elle s'appelle Verwaiste Eltern, littéralement "parents orphelins".
Si beaucoup de langues ont un mot spécial pour désigner veuf / veuve ainsi que orphelin/e, je n'ai pas pu trouver une langue qui aurait un mot spécial pour désigner les parents qui on perdu un efant.
Qui peut aider? Je suis aussi intéressée d'apprendre comment on désigne cet état dans les langues qui n'ont pas de mot "propre". |
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Outis Animateur
Inscrit le: 07 Feb 2007 Messages: 3509 Lieu: Nissa
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écrit le Saturday 03 Mar 07, 19:00 |
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En sanskrit, il est évidemment naturel et facile de faire un composé mais faut-il encore pouvoir répondre de son usage réel.
mṛtaputra « dont un enfant est mort » semble n'être qu'un mot de lexique, mais
mṛtaprajā « [femme] dont les enfants sont morts » est effectivement utilisé dans les Lois de Manu. |
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Le garde-mots
Inscrit le: 22 Dec 2005 Messages: 743 Lieu: Lyon
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écrit le Saturday 03 Mar 07, 19:05 |
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Je suis à peu près sûr que le mot n'existe pas en français car comme je connais des gens à qui ce malheur est arrivé, après toute ces années ce mot serait sûrement apparu dans les conversations. Une idée, mais je ne sais pas ce qu'elle vaut, il existe peut-être un mot dans le droit. Il faudrait qu'un juriste nous renseigne. |
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Leo
Inscrit le: 23 Jul 2006 Messages: 137
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écrit le Sunday 04 Mar 07, 9:47 |
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Je ne me souviens plus qui a dit que s'il n'existe pas de mot pour désigner la perte d'un enfant, c'est parce que c'est trop douloureux pour être exprimé. Mais si on se replace dans les siècles passés, la mortalité infantile était si monstrueusement élevée que "père" et "mère" étaient très souvent synonymes d'"orphelin d'enfant". |
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sab
Inscrit le: 07 Oct 2005 Messages: 466 Lieu: Polynésie / France
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écrit le Monday 05 Mar 07, 10:40 |
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Pour compléter ce que dit Leo, aux temps pas si anciens et encore actuels dans bien des pays, pour une femme perdre un, deux, trois enfants ou même tous, était une réalité "habituelle". C'était l'inverse qui était exceptionnel. A partir de là le besoin de qualifier cet état n'avait pas d'intérêt particulier, puisque tout le monde ou presque était dans cette situation.
Si on peut tenter un certain parallélisme, c'est comme pour le mot "hétérosexuel". Il ne commence à apparaître qu'à partir du moment où, en contrepoint, existe un phénomène opposé important, alors qu'auparavant il ne venait à personne l'idée de le qualifier. |
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Le garde-mots
Inscrit le: 22 Dec 2005 Messages: 743 Lieu: Lyon
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écrit le Monday 05 Mar 07, 11:41 |
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En termes technique tu cherches l'antonyme d'orphelin. |
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Skipp
Inscrit le: 01 Dec 2006 Messages: 739 Lieu: Durocortorum
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écrit le Monday 05 Mar 07, 14:20 |
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sab a écrit: | Pour compléter ce que dit Leo, aux temps pas si anciens et encore actuels dans bien des pays, pour une femme perdre un, deux, trois enfants ou même tous, était une réalité "habituelle". C'était l'inverse qui était exceptionnel. A partir de là le besoin de qualifier cet état n'avait pas d'intérêt particulier, puisque tout le monde ou presque était dans cette situation. |
Dans l'Antiquité, l'on ne faisait pas grand cas des enfants morts en bas âges... Des archéologues ont même retrouvé des puits où les morts-nés étaient jetés. Ce n'est peut être qu'au Moyen-Age, lorsque l'on commença à baptiser les enfants dès la naissance (afin qu'ils soient baptisés dans le cas où ils mourraient jeunes) qu'on commença à les considérer. |
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Glossophile Animateur
Inscrit le: 21 May 2005 Messages: 2281
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écrit le Monday 05 Mar 07, 22:12 |
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C'est le christianisme qui lança dans le monde l'idée qu'un nouveau né était une personne...
Cela, dès l'Antiquité.
Mais tant que le christianisme était illégal, on ne baptisait pas les nouveau-nés, on ne baptisait que des adultes ayant choisi en toute connaissance de cause. Même après la légalisation : des gens de l'envergure d'un Augustin ou d'un Ambroise ont été baptisés largement adultes.
Ce n'est qu'au Moyen-Age, en effet, que le baptême des nourrissons devint la règle : pour assurer le Paradis à ceux qui mourraient (la mortalité infantile était élevée), et parce que leur éducation religieuse ultérieure ne faisait aucun doute.
Ce n'est donc pas parce qu'on les baptisait qu'on les considérait, mais l'inverse : on les baptisait parce qu'on les considérait ! |
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Nina Padilha
Inscrit le: 15 Mar 2006 Messages: 548
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écrit le Tuesday 01 Dec 09, 13:41 |
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J'ai relevé, dans une série...
Une femme disait :
Quand on perd son père ou sa mère, on est orpheline.
Quand on perd son conjoint, on est veuve.
Mais quand on perd un enfant ?
Il n'y a pas de mot pour ça...
Du coup, j'ai cherché un peu partout - brésilien, espagnol, anglais... Je n'ai pas trouvé non plus. Peut-être existe-t-il dans un autre idiome ou dialecte quelconque ? |
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András Animateur
Inscrit le: 20 Nov 2006 Messages: 1488 Lieu: Timişoara, Roumanie
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écrit le Tuesday 01 Dec 09, 23:01 |
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Dans aucune langue que je connais il n'y a de mot pour ça. |
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Jacques
Inscrit le: 25 Oct 2005 Messages: 6533 Lieu: Etats-Unis et France
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écrit le Tuesday 01 Dec 09, 23:22 |
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angl. empty nesters : parents dont les enfants, adultes, ont quitté la maison.
< empty nest (nid vide) |
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Abdüssalâm
Inscrit le: 02 Jan 2007 Messages: 909 Lieu: Aiguillon
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écrit le Wednesday 02 Dec 09, 0:12 |
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Je crois, car moi aussi dans les langues que je connais de culture non-occidentale (arabe INEXACT, voir plus loin et turc) je n'ai pas trouvé de mot pour cela, que les termes "veuf/veuve", "orphelin/~e" ont une signification sociale (problèmes d'insertion, possibilité de remariage) qui ne prend nullement en compte le degré d'affliction suscitée par ces états. D'ailleurs, on ne dit pas d'un adulte qui vient de perdre ses parents qu'il est orphelin, les difficultés sociales de cet état n'existant pas pour lui. |
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Glossophile Animateur
Inscrit le: 21 May 2005 Messages: 2281
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écrit le Wednesday 02 Dec 09, 1:27 |
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Le grec ancien avait ὀρϕανός (orphanos), et le latin orbus, de même racine. Ils signifiaient privé de (le sens de orbus va jusqu'à aveugle) : privé de ses enfants, privé de ses parents.
Orphelin vient du grec par l'intermédiaire du latin d'Église orphanus, l'anglais a gardé la forme grecque : orphan. |
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Nina Padilha
Inscrit le: 15 Mar 2006 Messages: 548
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écrit le Thursday 03 Dec 09, 18:48 |
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De mon côté je n'ai trouvé que le terme christique de "mater dolorosa".
Mais celui-ci exclut le père et ne me satisfait guère.
Orbe ? |
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Jacques
Inscrit le: 25 Oct 2005 Messages: 6533 Lieu: Etats-Unis et France
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écrit le Thursday 03 Dec 09, 19:07 |
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S'il n'y a pas de mot, on peut toujours en proposer un.
défilié : privé de son enfant < dé- + lat. filius (fils)
Les tranchées ont fait des milliers de veuves et de mères défiliées. |
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