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Nikura
Inscrit le: 08 Nov 2005 Messages: 2035 Lieu: Barcino / Brigantio
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écrit le Saturday 07 Oct 06, 13:33 |
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En gavot (ou occitan alpin), le mot biau signifie ruisseau, fossé. En français régional haut-alpin, notamment autour de Gap, le mot "biaou" (mot masculin) est couramment utilisé pour désigner le fossé de la route.
Cf. des expressions comme:
"tomber dans le biaou" = être ivre |
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Glossophile Animateur
Inscrit le: 21 May 2005 Messages: 2281
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écrit le Monday 09 Oct 06, 1:34 |
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De la même famille que bief, probablement... |
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Glossophile Animateur
Inscrit le: 21 May 2005 Messages: 2281
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écrit le Monday 09 Oct 06, 22:13 |
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max-azerty a écrit: | Matabiau, c'est un quartier de Toulouse. | Là, il s'agit de tuer (matar) un bœuf, ou plutôt un taureau, le taureau qui avait traîné Saturnin à travers la ville...
Saturnin a été canonisé sous le nom de Sernin, et on lui a dédié une belle église. |
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Nikura
Inscrit le: 08 Nov 2005 Messages: 2035 Lieu: Barcino / Brigantio
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écrit le Tuesday 10 Oct 06, 0:07 |
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Je suis d'accord avec Glossophile. -biau résulte donc d'une déformation du mot occitan buòu (boeuf), prononcé "bu-o-ou". |
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Xavier Animateur
Inscrit le: 10 Nov 2004 Messages: 4087 Lieu: Μασσαλία, Prouvènço
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écrit le Tuesday 04 Feb 14, 22:46 |
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De la même famille que bief : petit canal qui conduit l'eau vers un moulin. À l'origine, il avait le sens de "lit de rivière" : bied en ancien français (XIIe), bié
Du gaulois *bedo : fosse, canal
d'une racine indo-européenne *bhedh- : creuser
d'où en latin fodere (creuser) qui a donné en français le fossé, fosse.
d'où le germanique qui a donné l'allemand Bett (lit) et l'anglais bed
En Savoie, le bief porte le nom de bédière ou bézière.
Par analogie, sur le glacier, une bédière est un petit ruisseau. L'eau peut s'engouffrer dans le glacier : il s'agit alors d'un moulin. |
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dawance
Inscrit le: 06 Nov 2007 Messages: 1895 Lieu: Ardenne (belge)
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écrit le Wednesday 05 Feb 14, 13:28 |
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En wallon qui simplifie souvent : bî. En Ardenne, la toponymie renseigne bié, ("Dessous le gros bié", lieu dit où j'habite) mais c'est sans doute francisé.
Peut-être y a-t-il une parenté avec le germanique.
Philippa au mot NL beek, ruisseau Citation: | Vxsax. beki; Vxhall.. bah (nhtall.. Bach); nfri. (avec assimilation) Beets selonbeek; v. angl. bece, becc, baec (n.angl.. beck < on.); < pgm. *baki. A côté: vxn. bekkr < pgm. *bakja-. | Au mot bî, Scheler compare Citation: | le bec, bas lat. beccus: aquae cursus alteri fluvio se committens, le bec formé par la rencontre de deux cours d'eau. |
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Jacques
Inscrit le: 25 Oct 2005 Messages: 6527 Lieu: Etats-Unis et France
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écrit le Wednesday 05 Feb 14, 15:51 |
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Xavier a écrit: | d'où en latin fodere (creuser) qui a donné en français le fossé, fosse.
d'où le germanique qui a donné l'allemand Bett (lit) et l'anglais bed |
angl. bed : lit (pour dormir)
angl. bed, : 1580 lit d'un cours d'eau, d'une pièce d'eau,
angl. riverbed : lit de rivière |
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Jacques
Inscrit le: 25 Oct 2005 Messages: 6527 Lieu: Etats-Unis et France
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écrit le Wednesday 05 Feb 14, 18:45 |
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Toponymes normands et leurs traductions littérales.
Bolbec : ruisseau de la ferme
Caulbec : ruisseau froid
Foullebec : ruisseau puant
Houlbec : ruisseau encaissé
Orbec : ruisseau fangeux
Robec, (Rodebec ) : ruisseau rouge
Rolbec : ruisseau sinueux
Source : Dict. du Patois Normand (Edélestand Du Méril, Alfred Émile Sébastien Duméril) |
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Xavier Animateur
Inscrit le: 10 Nov 2004 Messages: 4087 Lieu: Μασσαλία, Prouvènço
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écrit le Wednesday 05 Feb 14, 19:26 |
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Attention ! on mélange tout !
Ce bec normand n'a aucun rapport avec le bief.
de même pour le wallon, s'il semble bien faire partie de la même famille que le bief, il n'a aucun rapport a priori avec le néerlandais. |
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dawance
Inscrit le: 06 Nov 2007 Messages: 1895 Lieu: Ardenne (belge)
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écrit le Thursday 06 Feb 14, 20:46 |
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Il faut bien constater que tous les très nombreux toponymes en suffixe -becq (dép. du Nord) sont les correspondants des toponymes flamands en -beek. D'autre part, bief se dit en flamand rak ou molenbeek, ruisseau du moulin.
Enfin, Scheler ne fait que refléter des propositions pour ce mot qu'il qualifie d'"obscur". Parmi elles : bas lat. bedum, bietum, dial. de Bay. bieu, bas breton béz (fossé), NL beek, ... |
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Xavier Animateur
Inscrit le: 10 Nov 2004 Messages: 4087 Lieu: Μασσαλία, Prouvènço
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écrit le Friday 08 Jul 22, 12:02 |
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Un béal est un petit canal d'irrigation que l'on rencontre dans la partie provençale des Alpes.
On trouve le nom latin de bedalia dans une charte de 1343.
Il correspond au français bief. Voir aussi en Italie du Nord : beu, beyu.
En Suisse, les bisses du Valais
On dit : un bisse, de biez (Trésor)
En Savoie : byal, bialé, bléyar, byai du latin médiéval bialagium (aussi la redevance payée au seigneur de ban pour détourner l'eau).
Bialère, bialei , en latin bialerium semble désigner une rigole de dérivation.
source : Aménagements de la montagne et gestion de l'eau dans les hautes vallées savoyardes
Ces termes sont considérés comme issus du gaulois *bedo- : fosse, canal (Dictionnaire de la langue gauloises, Xavier Delamare)
Il cite le gallois bedd : fosse, tombeau, lit
breton bedh
D'une racine indo-européenne *bhedh- (creuser)
d'où le latin fodere (creuser) (participe passé : fossum) fossa (fosse, fossé)
et l'allemand Bett, anglais bed (lit)
Ce terme se retrouve dans plusieurs noms de ruisseaux :
Le Bé (Poitou), Le Biez (Orléanais, Picardie)
à propos du latin :
fossa peut s'employer dans le sens de canal, par exemple Fossæ Marianæ : canal de Marius (dans les Bouches du Rhône).
Voir Wikipédia : Fosses Mariennes
On a aussi le fossoyeur : qui creuse les fosses dans un cimetière, employé surtout au sens figuré.
En latin :
fossor : bêcheur, piocheur
fossorium : outil avec lequel on creuse. À l'origine du terme fossoir.
fossia : action de creuser, forage. |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11188 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Saturday 09 Jul 22, 10:52 |
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Outre le col du Béal, dans les monts du Forez, quelques ajouts piochés chez Pégorier :
bi : bief, fossé alimentant un moulin ou un étang (Louhans, Doubs)
biado : petit fossé (Ariège)
bial : bief, prise d'eau, canal (Forez) - Variante biau (Alpes, Provence)
bialéra : dérivation d'un ruisseau (Briançonnais)
bialère : conduite d'eau (Gascogne)
bialuri : rigole pour l'irrigation des prés (Lyonnais)
bellière, béalière : conduite d'eau, rigole d'irrigation (Alpes, Briançonnais)
De la Normandie aux Flandres, on a des équivalents en bec, becque, beke, becq mais j'ignore s'ils sont de la même origne. |
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Cligès
Inscrit le: 18 Jul 2019 Messages: 893 Lieu: Pays de Loire
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écrit le Saturday 09 Jul 22, 12:19 |
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Le -f final de bief, en face de la forme phonétique ancienne bies ou biez (< *bieds au CS généralisé) est comparable au -f final de soif, de fief ou des noms de certains noms de villes comme Elbeuf (< *Ellebod(s)).
Il s'explique soit par des analogies (AF soif, "haie" < sepem) entraîne soif < sitim, soit par une transformation dialectale de l'occlusive finale en une fricative : -t > -θ > -f.
Toujours est-il que bief est relativement tardif. |
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embatérienne Animateur
Inscrit le: 11 Mar 2011 Messages: 3873 Lieu: Paris
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écrit le Saturday 09 Jul 22, 13:19 |
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Papou JC a écrit: | De la Normandie aux Flandres, on a des équivalents en bec, becque, beke, becq mais j'ignore s'ils sont de la même origne. |
C'est, je crois, une autre racine, apparentée à l'allemand Bach, le ruisseau.
Citation: | Vu l'affinité des groupes linguistiques, il est dès lors souvent difficile d'établir une distinction entre un toponyme d'origine franque et un nom d'origine scandinave (cas notamment des toponymes dans la vallée de la Bresle {Incheville, Grémontmesnil, Romes nil).
Il est cependant un cas où la distinction s'avère plus aisée, celui des microhydronymes en -bec. Le norrois bekkr "ruisseau" a abouti à -bec en Normandie, alors que le germanique *baki (saxon beki, néerlandais beki ) a abouti dans l'hydronymie des Flandres belge et française, à -becque [cf. '7e courrant des becques" 1600 à Roye (Somme) ; la Becque (Pas-de-Calais), nom de plusieurs ruisseaux (Lambert, Top. Oise, § 65, note)], voire à -bais [cf. Rebais, Roubaix]. Souvent on peut privilégier l'origine Scandinave compte tenu de la grande fréquence du nom en Normandie [ex.: Grainville, infra 3)] ; inversement, on privilégie l'hypothèse germanique lorsque l'anthroponyme est cité dans les recueils de Förstemann et de M. -T. Morlet, et inconnu en Scandinavie. Mais il est des cas où la distinction s'avère pratiquement impossible ; ainsi Romesnil est-il le mesnïl de Rolf ou celui de Radolfus, alias Raoul lorsqu'on sait que Rollon, baptisé sous le nom de Robert, est lui-même appelé Raoul chez certains auteurs ? |
https://www.persee.fr/doc/onoma_0755-7752_2000_num_35_1_1375
Voir aussi :
https://www.patrimoine-normand.com/article-143091-normandie-viking.html |
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rejsl Animatrice
Inscrit le: 14 Nov 2007 Messages: 3665 Lieu: Massalia
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écrit le Friday 15 Jul 22, 14:36 |
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Citation: | C'est, je crois, une autre racine, apparentée à l'allemand Bach, le ruisseau |
Selon le dictionnaire étymologique de Pfeifer et Pokorny aussi , le Bach allemand,est également de même étymologie que le bief . |
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