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La page des niouzes



 

GRAVE MENACE sur les canaux bretons 

 

 
Une manifestation a eu lieu le samedi 24 novembre à 15 h,
à l'écluse de Pont-Triffen, commune de Cleden-Poher,
dans le but de SAUVER le canal de Nantes à Brest.
Elle a rassemblé une foule nombreuse (2000 personnes) dont des élus de tous bords.
Tous les renseignements ici (document pdf)

Il y a deux siècles, au coeur du fier pays de Bretagne, des femmes et des hommes travaillaient dur. À certains on n'avait pas demandé leur avis, des forçats. D'autres venaient louer leur force pour faire vivre leur famille, simplement.

Une richesse pour la Bretagne

Ensemble, à la seule force de leurs bras, et souvent au prix de leur vie, ils ont donné à la Bretagne un de ses plus beaux patrimoines : son réseau de canaux. Celui-ci a permis à la région de connaitre enfin une certaine prospérité économique grâce à la chaux qui, importée d'Anjou, allait amender les terres ingrates d'argoat. Bien plus tard, c'est une autre prospérité économique que ces voies d'eau amèneront : celle générée par le tourisme fluvial et tous ses à-côtés. Ainsi, en admirant ce patrimoine et en le faisant vivre, les plaisanciers et promeneurs rendent-ils eux aussi un hommage appuyé à ces anonymes qui ont laissé là leur sueur, leur sang, leurs larmes...

De l'eau, des arbres, de la terre : un paysage entièrement créé de main d'homme.
Mais oui !

Une richesse menacée

Or, ce patrimoine historique auquel les Bretons sont fondamentalement attachés, et que l'on vient admirer du monde entier, est aujourd'hui gravement menacé. Des technocrates aux belles cravates et aux mains soigneusement manucurées ont subitement découvert les vertus de l'écologie, et veulent en imposer leur vision à la Bretagne.

ILS VEULENT DETRUIRE LE RESEAU NAVIGABLE BRETON !!!

Au nom de l'écologie, qui a bon dos, ils veulent rendre aux rivières canalisées bretonnes, Aulne, Hyère, Blavet, Vilaine, Ille, Oust, Isac, Erdre, leur cours "naturel" ! Avec un souverain mépris pour le travail des Anciens, autant que pour la volonté des bretons eux-mêmes, du Président de région au plus modeste paysan, ils veulent "débarrer" les rivières, c'est à dire démanteler les barrages et les écluses, "reprofiler" les cours d'eau pour leur "rendre leurs rives naturelles". Finis la navigation, les beaux plans d'eau, les paysages enchanteurs de Koat-Natous, de Dinan, de Pontivy, de Châteaulin... Tuée la location de bateaux, désertées les crêperies où l'on aime s'attabler le soir, après une belle journée de navigation, vides les musées de la Batellerie Bretonne, assassinée la région Ar Goat !

Toute une région sacrifée aux lubbies (lobbies ?) d'un quarteron de technocrates...

Nous leur rétorquerons au passage que s'il est un barrage à détruire en tout premier lieu, c'est bien celui de Guerlédan. Mais curieusement, il n'en est pas fait mention...


Bouzillons !!

Faisons les présentations...

Au fait, qui sont-"ils" ?

Ces technocrates malfaisants (pléonasme) constituent la « Commission géographique, Vilaine et Côtiers bretons » au sein du SAGE Blavet. Pour faire bref, disons que pour mieux encadrer ces mesures destructrices dans le pseudo scientifique, ils définissent le potentiel hydraulique des canaux bretons en MEFM (masse d’eau fortement modifiée) pour chercher à le transformer en MEN (Masse d’Eau Naturelle). Pour ce faire, débarrons ! Détruisons ! Bouzillons !! Pour justifier ce gâchis, on avance l'argument de la qualité de l'eau, que les analyses révèlent d'ailleurs satisfaisante, voire bonne, en l'état actuel ! Il semble que le SAGE obéisse à la pression d'un petit lobby d'une minorité de pêcheurs intégristes, la grande majorité de nos amis pratiquant l'art halieutique étant loin de partager ce point de vue extrêmiste.


Bouzillons !!

Homme et castor : kif-kif !

Nous sommes en plein délire technocratique (autre pléonasme) et cette commission, sous couvert d'écologie, est à côté de ses pompes. Pourquoi ? Parce qu'elle place l'être humain non pas comme faisant partie de la nature, mais à côté, ou au-dessus (fantasme technocratique récurrent). Il y a deux siècles, l'Homme élevait des barrages dans ces vallées bretonnes pour faire passer ces bateaux. Certains de ces ouvrages existaient déjà depuis bien des siècles avant, pour faire tourner des moulins. Le castor aussi construit des barrages, et "perturbe" à son niveau l'écosystème alentour. Le castor serait-il un animal "non-naturel" ? Ce serait bien une première !! Les barrages édifiés alors par l'Homme sont de taille modeste : des chutes maximales de 3 mètres (sauf Koat-Natous qui avoisine 5 m, c'est la seule écluse double de Bretagne) et depuis deux siècles, l'écosystème a su rapidement retrouver son équilibre. Il n'a eu nul besoin de l'intervention de technocrates aux idées fumeuses pour cela ! Et il n'en a pas plus besoin aujourd'hui !


Bouzillons !!

Des apprentis sorciers

Rendre aux rivières leur cours supposé naturel pose de sérieux problèmes, à commencer par la fixation de l'époque supposée être celle de la "dénaturation" de ces rivières. Et là, il est à craindre que ce soit aux touts débuts de l'implantation humaine. Et comme on manque de documents à ce sujets...

Autre problème : si on met de côté les impacts négatifs sur les activités humaines, comment se comportera l'écosystème devant ce nouveau bouleversement ? Imaginons un lion né et élevé en captivité, et relachons-le en Afrique : il ne survivra pas un mois, incapable de s'alimenter, et inapte à entrer dans une communauté de ses congénères. On peut toujours dire que ce lion n'avait rien à faire en captivité. Certes. Mais il y était, c'est un fait, et il faut faire avec. Et l'important n'est-il pas que ce lion, même en captivité, soit heureux et en bonne santé ? Les animaux se font très bien à la compagnie de l'Homme, et l'apprécient (demandez à ma chatte !) et c'est réciproque, c'est juste une question de respect. Les rivières aussi. Elles sont des êtres vivants comme les animaux. D'ailleurs elles portent des noms, souvent très beaux, tandis que nos technocrates se verraient bien leur donner un simple numéro, comme aux départements. Alors ?

En débarrant les rivières, les technocrates ne feraient pas autre chose que jouer aux apprentis sorciers. Mais ça, ce n'est pas nouveau !

 



Bouzillons !!

D'autres proies à venir

C'est pourquoi il est important au minimum d'être vigilant, voire de réagir rapidement devant ce qui se prépare. Car ne nous faisons pas d'illusion : la technocratie veut la peau des rivières de la Bretagne actuellement, mais elle réalisera bien vite qu'elle a d'autres belles malfaisances à viser dans son futur proche : le Doubs, la Meuse, l'Yonne, le Lot, et bien d'autres rivières canalisées depuis des siècles, seront bientôt dans son collimateur, au nom d'une soi-disant "écologie".

Pour une Bretagne aux rivières vivantes

Aussi est-il important que nous soyons tous derrière les Bretons pour sauver leurs canaux ! Pour ce faire, rendons-nous sur les sites en lien en bas de cette page pour faire part de notre inquiétude. Rejoignons Kader Benferhat qui, depuis quarante ans, oeuvre au sein du Comité des Canaux Bretons pour faire vivre ceux-ci !

C'est vital !

Pour la Bretagne !

Pour les bateaux !

Pour la Nature !


Lehon encore
Une vision condamnée à disparaitre ?

(Nota : ceci n'est pas une pétition, mais simplement une information et une sensibilisation. En cliquant sur le lien "canaux-bretons" ci-dessous, vous aurez accès aux informatiopns complémentaires, et pourrez vous mettre en rapport avec Kader Benferhat)

Autre précision : ceci n'est PAS un canular !

Liens utiles, voire nécessaires :
Comité des Canaux Bretons : www.canaux-bretons.net
Comité Régional du Tourisme de Bretagne et Association des Communes d'une rive à l'autre : www.tourismebretagne.com

Suite des évènements

L'affaire fait parler en Bretagne ! Et pas qu'en Bretagne. Les médias se font l'écho des inquiétudes des Bretons et des navigateurs. Les élus sont quasi unanimement pour la défense de leurs canaux, mais ne peuvent s'empêcher malgré tout de se tirer dans les pattes lorsqu'ils n'appartiennent pas au même bord politique ! Consternant ! On a envie de leur crier : "Eh ! Un canal, ça a une rive droite et une rive gauche ! Et ça a besoin des deux ! Sinon il n'existe plus ! Alors oubliez vos petites dissensions de gamins pour une fois ! L'intérêt supérieur de la région, au service de laquelle vous vous êtes proposés, a BESOIN que vous soyez soudés sur ce dossier !!!"

Le président de la Fédération de Pêche aux côtés des "techno-écolocrates"

De l'autre côté, le président de la fédération de la pêche se pose en écologiste pur et dur et réclame la "libération de l'Aulne". Ben oui, l'Aulne est "prisonnière", on l'apprend. Mais qui donc l'empêche de rejoindre l'océan ? Il avance l'argument que comme la navigation commerciale a cessé sur le canal, il faut le détruire. C'est exactement le genre d'arguments qu'on a servis dans les années 1950 pour fermer et aliéner des canaux entiers (cf le canal de Berry), mesures qui font se mordre leurs doigts aux élus d'aujourd'hui. "Ah si nos aînés avaient su..." disent-ils...

Que faire des canaux en sites propres ? À votre avis ???

Imaginons que ce brave président et ses copains du SAGE arrivent à leurs fins. Que faire alors des canaux en sites propres, c'est à dire notamment les biefs de partage et leurs escaliers d'écluses ? Ils n'auront à leur tour plus aucune raison d'être. Vous ne voyez pas ?? Allons, un petit effort ! Que met-on habituellement sur un canal aliéné ?

Une voie rapide, ou une autoroute ! Bravo ! (Heureusement qu'il y en a qui suivent !)

Alors on remerciera bien bas ce président et ses amis "techno-écolocrates" de faire de tels cadeaux à la Bretagne ! C'est les routiers qui vont être contents ! Encore plus de bitûme et de camions, youpi... Et on vient nous parler de développement durable pour justifier le massacre d'un patrimoine pluri-séculaire. Il a bon dos, le développement durable ! Bref, ce président invente la machine à remonter le temps : 50 ans de retard !!

Des arguments à la "mords-moi le..."

Le même président avance que le tourisme fluvial n'attire pas grand monde en Bretagne (ce qui est faux). de plus, si la section ouest (Aulne et Hyère) reste effectivement moins fréquentée, ce n'est pas en raison de son manque d'attractivité, mais à cause du seul barrage qu'il faudrait en effet faire sauter : Guerlédan ! Et il avance, sans rire, que la rivière rendue "en liberté" attirera bien plus de monde, en l'occurence des pêcheurs, que la rivière canalisée actuelle ! Selon lui, le patrimoine de la biodiversité doit passer avant le patrimoine bâti. Or pour nous non. Les deux doivent être sur un pied d'égalité, l'Homme faisant partie de la Nature autant que le castor qui construit lui aussi des barrages. Et, ce que l'on oublie souvent de préciser, les barrages visés participent grandement à la prévention des crues, ainsi qu'au soutien des nappes phréatiques qui alimentent la Bretagne en eau potable.

Parlons "Nature"

En revanche, les nitrates et pesticides qui favorisent l'eutrophisation des rivières, les porcheries industrielles où les cochons ne voient jamais le jour et dont les rejets descendent directement dans les mêmes rivières car non freinés par les haies qu'on a gaillardement coupées il y a quelques décennies pour remembrer, sur le conseil de paléo-technocrates avisés qui avaient beaucoup étudié la question dans des livres, avec des formules mathématiques, tout celà est-il vraiment "naturel" ???

Des rivières "naturelles" ?

En matière de rivière "naturelles", la Bretagne est plutôt bien dotée, et il est peu probable que dans leur grande majorité, les pêcheurs aspirent à une "décanalisation" de l'Aulne et de l'Hyère. Pour taquiner la truite, le domaine halieutique breton est vaste sans avoir besoin de bouziller un patrimoine aménagé depuis plusieurs siècles (car bien avant la canalisation, il y avait déjà des moulins pluri-séculaires. Alors, l'Aulne, ça fait un bout de temps qu'elle est "captive", et elle s'y est très bien faite !).

Retour aux années noires de l'obscurantisme patrimonial

On reproche aux décisionnaires leurs initiatives malheureuses des années 1950, et ceci dans tous les pays dotés d'un réseau navigable intéressant (Iles Britanniques, Italie, Scandinavie, Etats-Unis, etc.et bien sûr France), et voilà-t-y pas que sous prétexte de normes européennes de qualité de l'eau, on s'apprête, dans une des plus belles régions de France, à commettre exactement ce que nous reprochons à nos aînés de 1950, avec le même manque de vision à long terme.

...Et le même manque de sensibilité face à une réalisation humaine en harmonie avec la Nature.

Alexandre Dumas disait : "On peut violer l'Histoire, mais seulement à condition de lui faire de beaux enfants !". Nous sommes tentés de transposer cette phrase en l'appliquant à la Nature. Et les canaux bretons ne sont-ils pas de beaux enfants que l'Homme à fait à la nature bretonne ?

(à suivre... et de très près !)

 

Une manifestation a eu lieu le samedi 24 novembre à 15 h,
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Elle a rassemblé une foule nombreuse (2000 personnes) dont des élus de tous bords.
Tous les renseignements ici (document pdf)

Une manif réussie

Les dernières nouvelles sont sur fond vert, couleur de l'espoir. En effet, la manifestation prévue le 24 novembre à Pont-Triffen a connu un grand succès malgré une météo peu collaboratrice.

"Touche pas à mon canal !" Le message est on ne peut plus clair.

Plus de 2000 personnes se sont retrouvées en cet endroit pour dire clairement leur attachement à ce paysage de facture humaine qui a su parfaitement se faire plus naturel que la nature. Attachement à un patrimoine historique et culturel, mais aussi économique : le tourisme fluvial, ce ne sont pas seulement des bateaux, mais aussi les randonneurs et cyclistes le long du halage, les pêcheurs, et toutes les retombées annexes sur les commerces situés dans le "faisceau" de proximité du canal.

Une fois n'est pas coutume en France : on a pu voir des élus de tous bords unis pour sauver leur canal. Oui, un canal a une rive droite et une rive gauche, on peut préférer l'une ou l'autre, mais il a besoin des deux pour exister.

Le tollé quasiment unanime soulevé par l'hypothèse de la "Commission géographique, Vilaine et Côtiers bretons" dont on peut dire que le fait-même que cette idée de débarrage ait pu germer dans ses esprits montre à quel point ceux-ci sont loin des réalités du terrain, en plus d'être imperméables à toute notion patrimoniale, ce tollé disions-nous, a amené le Comité de Bassin a adopter une position nettement plus de bon sens, ce dont se sont félicités Richard Ferrand, président du Syndicat Mixte d'Aménagement Touristique de l'Aulne et de l'Hyère (SMATAH) et Kader Benferhat, président du Comité des Canaux Bretons.

On se passe de commentaire...

Le président du Comité de Bassin Loire-Bretagne, Ambroise Guellec, s'est, quant à lui, engagé à appuyer la demande de classement du canal en "masse d'eau fortement modifiée" (MEFM) qui permettrait de conserver le canal en l'état tout en l'améliorant. Ceci ne pouvait que satisafaire Jean-Yves Le Drian, président de la Région Bretagne, ardent défenseur du canal. Tout le monde est d'accord sur un point : l'amélioration de la qualité de l'eau des rivières et canaux. Et l'idée que cela ne s'obtiendra pas en cassant un outil touristique patrimonial, mais en s'attaquant aux causes de dégradation de cette qualité bien en amont, tant au niveau des pratiques agricoles que des habitdes domestiques, recueille désormais une très large majorité de partisans.

Nous terminerons en nous hasardant à établir une comparaison : quelle réalisation hydraulique pourrait mériter plus le titre de "masse d'eau fortement modifiée" que les canaux et bassins de Versailles, puisqu'à l'origine, l'eau étant tout simplement absente de cet endroit ? Et quel technocrate serait aujourd'hui assez fou pour émettre l'idée d'un retour du parc de Versailles à son état primitif, d'avant Louis XIV ?

 

Dernière mise à jour : Décembre 2007


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