Invidia
Inscrit le: 24 Jul 2008 Messages: 441 Lieu: Gasconha (França)
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écrit le Saturday 13 Feb 10, 16:54 |
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Nous savons que les dialectes gascons du Béarn et de Chalosse, donc en contact avec le Pays Basque, prononcent le -w- intervocalique issu du u latin comme /b/ ("cantava" est dit "cantab(o/e)", non cantaw(o/e)"). Il est assez probable que cette manière de faire soit d'origine basque, en tout cas on retrouve une telle mutation en basque.
Aroue, en Soule, à quelques encablures des premiers villages béarnais, sur cette route si belle qui fait passer de Soule en Basse-Navarre, la fin du monde pyrénéen. Les maisons sont d'architecture souletine, c'est-à-dire béarnaise, mais les teintes se font bas-navarraises : on a dans ces confins de la Soule l'exemple du syncrétisme le plus abouti.
Passons. Pas d'étymologie connue de Aroue, qui est "aroa" en 1385, puis "aroue" en 1690. On sait juste qu'il existe un homonyme landais du côté de Sarbazan : Arue.
Aujourd'hui, le nom du village en basque est Arue, probablement repris du nom officiel gascon, les attestations anciennes étant claires que la forme de base qui aurait dû être conservée est Aroa. Seulement, le village est égalemet dit : Aibe.
Cette forme s'explique fort bien. Classiquement en souletin, les r intervocaliques, autrefois aspirés, tombent (ainsi s'explique le nom du village béarnais d'Ance, encore parfois dit Arhantza en basque)
aroué > aoué > awé > aibé
C'est le même phénomène qui touche le gascon bayonnais : una > uwe >ibe.
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