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José Animateur
Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 10945 Lieu: Lyon
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écrit le Monday 03 May 10, 16:35 |
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On peut faire le même commentaire sur la distinction thème/sujet en japonais, il y a de quoi faire des thèses là-dessus. Cette subtilité est par exemple difficile à rendre en traduction. |
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gilou
Inscrit le: 02 Jan 2007 Messages: 1528 Lieu: Paris et Rambouillet
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écrit le Monday 03 May 10, 17:20 |
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Ce que je veux dire, c'est qu'en tagalog, une phrase simple (hors cas de thématisation...) a une structure prédicat/adjoints, et que l'un des adjoints (que l'on reconnait à ce qu'il est précédé de ang) régit l'accord du verbe (ie le verbe prend des affixes particuliers selon que la fonction de l'élément avec lequel le verbe est accordé (on dit souvent orienté dans le contexte du tagalog) est celle d'acteur, objet direct ou bénéficiaire, de moyen, de lieu... (certains parlent de voix subjective, objective, dative, instrumentale, locative...).
Si on considère que l'élément qui régit l'accord du verbe est le sujet, alors certes, en tagalog le sujet est facile à identifier (et mon opinion est que c'est la bonne manière de voir les choses). Mais alors il faut admettre qu'on a dans cette langue des structures subjectales sans équivalent en français (et dans les langues occidentales).
Mais si on définit le sujet en termes d'accord verbal, il faut alors se demander ce que devient cette notion de sujet dans les langues ou le verbe s'accorde avec plusieurs adjoints et non plus un seul et dans celles ou les mots sont invariables et ou il n'y a pas de phénomène d'accord (cf le birman parlé par exemple). |
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András Animateur
Inscrit le: 20 Nov 2006 Messages: 1488 Lieu: Timişoara, Roumanie
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écrit le Tuesday 04 May 10, 11:54 |
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D'accord, mais moi, je me demande ce qui est le plus important lorsqu'on définit le sujet: le fait que cette partie du discours s'accorde ou non avec le verbe, que le verbe s'accorde ou non avec une autre partie du discours, ou bien que ce qu'on appelle sujet effectue ou non l'action exprimée par le verbe, qu'il est ou non l'acteur, comme tu dis, quand le verbe est à la diathèse active ou pronominale, évidemment. |
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gilou
Inscrit le: 02 Jan 2007 Messages: 1528 Lieu: Paris et Rambouillet
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écrit le Tuesday 04 May 10, 14:58 |
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Dans ce cas, pourquoi parles tu de sujet et non d'agent?
Le problème qui se pose quand on définit le sujet en termes d'actance, c'est qu'il implique une connaissance de la sémantique du verbe. Or en général, ceux qui veulent définir ce terme veulent rester dans le cadre de la syntaxe, sans plus.
Même chose lorsque tu parles de voix active, cela suppose une connaissance de la sémantique du verbe. |
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András Animateur
Inscrit le: 20 Nov 2006 Messages: 1488 Lieu: Timişoara, Roumanie
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écrit le Tuesday 04 May 10, 23:17 |
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Je parle de sujet parce que je préfère rester dans le cadre de la terminologie grammaticale traditionnelle, celle qui m'est familière et qui me semble plus pratique dans l'enseignement-apprentissage des langues. Cela dit, j'ai posé mes questions pour comprendre ta façon de voir les choses. D'ailleurs, j'apprécie beaucoup tes interventions et je n'ai nullement l'intention d'ouvrir une nouvelle querelle des anciens et des modernes. Que chacun utilise la terminologie qui lui va, dans la vision qu'il/elle a adoptée. |
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gilou
Inscrit le: 02 Jan 2007 Messages: 1528 Lieu: Paris et Rambouillet
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écrit le Wednesday 05 May 10, 13:32 |
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Non, non, ce n'est pas une querelle, mais en linguistique, on distingue nettement les notions de sujet et d'agent habituellement.
J'avais choisi le tagalog le dessein, car c'est une des langues sur lesquelles les spécialistes ne sont pas d'accord entre eux (primauté de la vision avec un sujet ou un actant..., ergativité ou non,...).
Il faut se méfier de la terminologie de nos langues européennes, car dans des langues radicalement différentes, elle ne s'applique pas nécessairement.
A+, |
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olentzero
Inscrit le: 08 Mar 2011 Messages: 70 Lieu: Baiona Euskal Herria
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écrit le Monday 13 Jun 11, 1:17 |
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l'euskara est une langue ergative c'et-à-dire que dans une proposition avec un verbe transitif, c'est le sujet qui est marqué et non pas le COD (accusatif)
EX:
1°/
prép. avec V intransitif:
Haurra eskolara joaten da (enfant-le école-la-à allant est>l'enfant va à l'école). Le sujet-agent est au cas absolutif (cas "nor")
2°/
Prép. avec V trans.
Haurrak sagarra jan du (enfant-le pomme-la mangé a> l'enfant mange la pomme
La marque de l'ergattif (cas "nork") est -k, ce qui peut entrainer une certaine confusion avec le pl. du cas absolutif -ak
Haurrak eskolara joaten dira (les enfants vont à l'école)
seul le verbe, conjugué au présent ou au pluriel permet de lever l'ambigüité. |
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olentzero
Inscrit le: 08 Mar 2011 Messages: 70 Lieu: Baiona Euskal Herria
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écrit le Monday 13 Jun 11, 12:05 |
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A mon humble avis, c'est dans le verbe basque qu'il faut chercher la raison de l'ergativité. En effet, le verbe, en euskara, inclut dans sa conjugaison une relation d'accord avec l'agent, mais aussi avec le patient et, le cas échéant avec le bénéficiaire (désolé, je n'ai pas d'autre mot pour désigner cet actant du verbe):
EX:
A/ verbe intransitif univalent "nor"
a) verbe synthétique : Gizona dabil mendian : l'homme se promène dans la montagne (le S est à l'absolutif)
b) verbe analytique: Gizona ibiliko da mendian : l'homme se promènera dans la montagne (id.)
B/ verbe intrans. bivalent "nor-nori":
[niri] Herri hau gustatzen zait : [à moi] ce village m'est plaisaant > ce village me plait ( S. agent à l'abs., S bénéf. à l'attrbutif "nori")
C/ verbe trans. bivalent "nor-nork" (il n'y a, bien entendu, pas de V trans. univalent)
a) V synthétique:[zuk] euskara badakizu : vous savez le basque (l'agent à l'erg. et le patient à l'absol.)
b) V analytique: [zuk] [ni] ikusten nauzu : vous me voyez (litt: voyant mavez)
[nik] neskak ikusi ditut : j'ai vu les filles (litt: [moi] fille-les vu les-ai): Agent à l'erg., patient à l'abs. pl)
D/ Verbe trans. trivalent "nor-nori-nork":
Hitz hori [zuk] [guri] erran diguzu : Ce mot, vous nous l'avez dit (litt: mot celui-ci [vous] [à nous] dit le-nous-avez) patient à l'abs., bénéf. à l'attr. agent à l'erg.
Hitz horiek [zuk] [guri] erran dizkiguzu : ces mots ...les-nous avez.: patient à l'abs. pl
On voit bien qu'en C et D chaque actant joue un rôle dans la conj. du V: le bénéf. est marqué par "nori" (attributif), le patient par l'abs. sing. ou pl. et l'agent (le plus important dans la hiérarchie des actants et donc placé en dernier) possède un cas spécial: l'ergatif.
Ce cas se retrouve dans les phrases nominales de type:
Hitzak haurrek erranak : mots dits par les enfants
Ici, il traduit le français "par"
L'ergatif est assez difficile a assimilé par les apprenants car il peut se retrouver même avec un V sous-entendu:
EX: A la question:
Euskara badakizu? : sais-tu l'euskara(V trans.)
je devrai répondre, si je veux retourner la question:
Bai eta zuk? (oui et toi)
et non pas "...eta zu?", comme dans la question:
Nola zara, : comment vas (es)-tu?
"Ongi eta zu? (bien et toi?) |
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