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jeannotlapin
Inscrit le: 30 May 2012 Messages: 22 Lieu: Londres
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écrit le Wednesday 30 May 12, 16:07 |
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Raisonner avec un vocabulaire inexact, c'est peser avec de faux poids.
André Malraux |
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José Animateur
Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 10945 Lieu: Lyon
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écrit le Monday 09 Jul 12, 13:33 |
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Quand les hommes ne peuvent changer les choses, ils changent les mots.
Jean Jaurès |
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Xavier Animateur
Inscrit le: 10 Nov 2004 Messages: 4087 Lieu: Μασσαλία, Prouvènço
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écrit le Monday 09 Jul 12, 15:38 |
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Ce serait intéressant de connaître le contexte de ces citations.
(et cela permettrait aussi de vérifier si l'auteur a bien écrit la phrase qu'on lui attribue : je pense en particulier à cette citation de Malraux)
Je découvre cette phrase, issu d'un journal, Charivari, publié dans les années 1830 :
Or, chaque événement de ce genre , fait naître aussitôt une série de difficultés , qu'autrefois on eût appelé un nœud gordien, que le Constitutionnel s'obstine encore à appeler une nouvelle complication de la crise actuelle, et que notre diplomatie contemporaine a baptisée fort agréablement du mot générique de question. Quand on ne peut pas changer les choses, il faut au moins changer les mots ; c'est toujours cela de changé, en attendant mieux.
C'est donc ainsi que nous avons la question belge, la question polonaise, la question allemande, la question italienne, la question grecque , la question turque , la question égyptienne, la question portugaise, et je ne sais plus combien d'autres douzaines de questions, sans compter la question de savoir si notre diplomatie a le sens commun, ce qui ne fait pas question. |
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José Animateur
Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 10945 Lieu: Lyon
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écrit le Monday 09 Jul 12, 15:50 |
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Jaurès étant né en 1859, il a dû reprendre cette citation.
Lorsqu'on tape la phrase sur un moteur de recherches, la citation lui est attribuée.
- "Ce serait intéressant de connaître le contexte de ces citations." (Xavier)
Ce n'est pas évident de re-situer historiquement ces citations. En ce qui me concerne, je les trouve la plupart du temps en feuilletant des ouvrages sur les langues et elles sont le plus souvent citées en exergue (du livre ou du chapitre) telles quelles. Quelquefois je les note dans la presse ou dans un documentaire.
Oui, ce serait intéressant d'avoir le contexte. Mais c'est du boulot... |
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embatérienne Animateur
Inscrit le: 11 Mar 2011 Messages: 3871 Lieu: Paris
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écrit le Monday 09 Jul 12, 17:40 |
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La citation est bien de Jaurès, en ce sens qu'il l'a vraiment prononcée au Congrès socialiste international de 1900, suscitant de vifs applaudissements. Mais évidemment l'idée était dans l'air depuis longtemps, comme le montre la citation de Charivari.
Des pensées un peu différentes autour des mêmes mots :
Citation: | [...]que tous les établissemens existans en France couronnoient le malheur du peuple; que pour le rendre heureux il falloit le renouveler, changer ses idées, changer ses lois, changer ses mœurs changer les hommes, changer les choses, changer les mots.... tout détruire , oui, tout détruire, puisque tout est à recréer. | (Nouvelles Réflexions sur la nouvelle division du royaume, par M. Rabaud de St. Etienne , membre du comité de constitution, 1790)
Citation: | On ne peut les soumettre à un emprunt forcé qui n'atteint pas toutes les fortunes égales à la leur, même en appelant cet emprunt forcé un cautionnement. S'il suffisoit de changer les mots pour changer les choses , nous appellerions numéraire tous les chiffres additionnés dans le budget; et nos ressources alors seroient incalculables. | ( J. Fiévée, 1816)
Citation: | Le cabaretier jugea utile de poser à Chopin une question qui forçât le jeune garçon à répondre :— Est-on patriote du côté d'où vous venez?
— Qu'entendez-vous par là? répondit Chopin.
— J'entends par patriote, qu'on veut tout changer, et mettre à terre ceux qui sont trop haut. Est-ce que vous ne pensez pas qu'il y a bien des choses à détruire?
— Je pense, répondit Chopin, que changer les mots sans changer les choses, c'est mettre à un voleur l'habit d'un moine.
— A la bonne heure, s'écria le cabaretier, jaloux d'échauffer la conversation : vous êtes des nôtres. | (L'Ouvrier, 1862) |
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José Animateur
Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 10945 Lieu: Lyon
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écrit le Thursday 27 Sep 12, 11:01 |
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Citation: | Mal nommer les choses, c'est participer au malheur du monde.
Albert CAMUS |
Autre version, lue dans le Figaro du 24.09.2012 :
- Mal nommer les choses, c'est introduire du désordre dans le monde (Albert Camus). |
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Jacques
Inscrit le: 25 Oct 2005 Messages: 6527 Lieu: Etats-Unis et France
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écrit le Thursday 18 Oct 12, 2:57 |
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L’anglais, ce n’est jamais que du français mal prononcé.
Effectivement, c'est prononcé à la mode de Normandie septentrionale (*). On dit garden au lieu de jarden, cat au lieu de chat, cherry au lieu de cerry (cf. cerise), et castle au lieu de chastle.
(*) On pourrait dire "L'anglais, c'est du francais à la mode de Caen". |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11187 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Saturday 22 Dec 12, 11:48 |
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Al principio era el delirio. (= Au commencement était le délire).
María Zambrano, philosophe espagnole du XXe s.
C'est une parodie de Au commencement était le verbe / la parole. (Début de l'Évangile de Jean). |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11187 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Monday 11 Feb 13, 14:05 |
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En ninguna lengua resulta más difícil entenderse que en el lenguaje.
Karl Kraus, traduit à l'espagnol par Miguel Catalán.
(= Il est plus difficile de s'entendre en matière de langage que dans n'importe quelle langue.) |
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Jacques
Inscrit le: 25 Oct 2005 Messages: 6527 Lieu: Etats-Unis et France
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écrit le Friday 27 Sep 13, 18:49 |
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Jiicé a écrit: | Merci, Ramon, nous le connaissons sous le nom de Charles Quint :
Je parle espagnol à Dieu, italien aux femmes, français aux hommes et allemand à mon cheval.
J'aimerais savoir quelle langue il parlait le mieux. |
« Que l'on devrait parler allemand à son cheval, anglais aux oiseaux, français à son ami, italien à sa maîtresse et espagnol à Dieu! »
Source : Amédée Pichot, Charles-Quint, chronique de sa vie intérieure et de sa vie politique, de son abdication et de sa retraite dans le cloître de Yuste [archive], Furne, 1854
Texte :
http://books.google.fr/books?id=b4lOAAAAcAAJ&vq=parler%20allemand%20%C3%A0%20son%20cheval&hl=fr&pg=PA291#v=onepage&q&f=false |
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Kugulistan
Inscrit le: 09 Aug 2010 Messages: 190
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écrit le Monday 02 Dec 13, 2:05 |
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Proverbe kurde : " Un étranger qui parle ma langue m'est plus cher qu'un compatriote qui l'ignore. " |
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José Animateur
Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 10945 Lieu: Lyon
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José Animateur
Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 10945 Lieu: Lyon
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écrit le Monday 29 May 17, 10:44 |
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Moutik a écrit: | Martigues est à Venise ce qu’est une charmante paysanne à une grande dame ; mais il n’eût fallu qu’un caprice de roi pour faire de la villageoise une reine. Martigues fut, assure-t-on, bâtie par Marius. Le général romain, en l’honneur de la prophétesse Martha, qui le suivait, comme chacun sait, lui donna le nom qu’elle porte encore aujourd’hui. L’étymologie peut n’être point fort exacte ; mais, comme on le sait, l’étymologie est de toutes les serres chaudes celle qui fait éclore les plus étranges fleurs.
Alexandre Dumas, La chemise de la Sainte Vierge, Divers contes.
Contes, que par ailleurs je vous recommande, car ils sont très drôles. |
[ Extrait du Fil L’étymologie est de toutes les serres chaudes ] |
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Buidheag
Inscrit le: 13 Jun 2016 Messages: 94 Lieu: Dùn Èideann
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écrit le Monday 29 May 17, 16:02 |
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Un slogan nationaliste irlandais popularisé par Pádraig Pearse :
Sans langue, sans pays (Gan teanga, gan tír)
D’après Jean Malye, c’était la devise de la Ligue celtique en 1914 (voir « Le Home Rule et la France » dans The Irish Review (Dublin), Vol. 4, No. 41 (Jul. - Aug., 1914), pp. 271-273)
Ce slogan est aussi attesté en 1906 sous la forme pays sans langue, pays sans âme (Tír gan teanga, tír gan anam) par Moira L. Ray (dans « The Irish Literary Revival and Its Gaelic Writers », The Sewanee Review, Vol. 14, No. 1 (Jan., 1906), pp. 20-27). |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11187 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Thursday 31 Aug 17, 18:45 |
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Dans la forêt enchantée du Langage, les poètes vont tout exprès pour se perdre, et s'y enivrer d'égarements.
(VALÉRY, Variété IV, 1938, p. 245). |
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