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Vassiliki
Inscrit le: 27 Feb 2006 Messages: 190 Lieu: ATHENES
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écrit le Saturday 08 Apr 06, 23:30 |
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En guise d’introduction :
Le grec est une langue déclinative a :
• Trois genres grammaticaux bien distincts entre eux
• Quatre cas pour les noms : nominatif, génitif, accusatif, vocatif.
Voilà ce qui se passe avec les noms de famille :
Monsieur Petros Papadopoulos se marie à Maria X., qui devient, après le mariage, Madame Maria Papadopoulou. Leurs enfants prendront le nom de Papadopoulos (les garçons) ou Papadopoulou (les filles).
Ce- ou- c’est la terminaison du génitif du nom Papadopoulos et montre la "possession".
Comme on peut y voir, le grec n’est guère une langue politiquement correcte.
De toute façon, j’aimerais savoir si ça se passe aussi en russe, par exemple. Je me souviens de Mme Gorbatcheva :
est-ce que ce -eva montre la possession (comme en grec) ou c’est quelque chose d’autre ? |
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Glossophile Animateur
Inscrit le: 21 May 2005 Messages: 2281
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écrit le Sunday 09 Apr 06, 4:33 |
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En lituanien, il existe deux suffixes, le premier pour dériver du nom du père, le second pour dériver du nom du mari; Ca, c'est de la précision !
Car il pour savoir que Maria Lecszinska est la fille, et non l'épouse de Stanislas Lecszinski, il faut savoir son histoire, tandis qu'il est évident que X Gerulaitiuté est la fille du joueur de tennis Vytas Gerulaitis (à supposer qu'il en ait une...) tandis que Y Gerulaitiené est sa femme. |
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Sarah
Inscrit le: 23 Mar 2006 Messages: 16 Lieu: Olomouc, République Tchèque
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écrit le Monday 10 Apr 06, 16:30 |
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En tchèque, on ajoute -á ou -ová au nom pour désigner la femme |
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ramon Animateur
Inscrit le: 13 Jan 2005 Messages: 1395 Lieu: Barcelone, Espagne
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écrit le Monday 10 Apr 06, 18:37 |
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En espagnol, vous le savez bien, les déclinations n’existent pas, mais il vous sera utile de connaître comment ça fonctionne en Espagne, non seulement ce qui concerne les noms des femmes, mais les noms en général.
En Espagne, les femmes ne changent jamais leur nom. María Pérez López sera toujours María Pérez López, même s’elle se marie dix fois.
Les espagnols, nous avons deux noms de famille, le premier est celui de la famille du père et le deuxième est celui de la famille de la mère. Le nom, disons principal, est, donc, le premier.
Un exemple :
El señor (Mr.) Pedro Gómez González et la señorita (Mlle.) María Pérez López se marient. Ils deviennent :
Ensemble “los señores Gómez”, ou “el señor y la señora Gómez”
Monsieur, tout seul: “(el) señor Gómez”
Madame, toute seule: bien que vous ne trouverez jamais le nom du mari dans un document personnel officiel de la femme, elle peut être nommée“(la) señora Gómez », mais elle peut être nommée aussi « (la) señora Pérez »
Dans sa carte d'identité on lira pendant toute sa vie "María Pérez López".
Ils ont des enfants :
Leur nom sera « XXX Gómez Pérez »
Voilà, donc, la famille Gómez.
Aux étrangers ça peut paraître un peu drôle, mais il est facile de s’y habituer.
Ça a été traditionnellement ainsi, mais depuis quelque temps, on peut changer l’ordre des noms si l’on désire. :fou: |
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Vassiliki
Inscrit le: 27 Feb 2006 Messages: 190 Lieu: ATHENES
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écrit le Monday 10 Apr 06, 19:14 |
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merci bien a tous..
Pourtant, j'insiste en ma question: Est-ce que ce -ez- ou -a- ou -ova- ou -ené- montre la possession?
En ce qui concerne le lituanien, je suppose que la terminaison -uté c'est la même chose a -oglu-poulos-idis-adis du grec (suffixes désignant la relation filiale, Papadopoulos, par exemple, c'est le fils d'un papa (prêtre). |
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bcordelier
Inscrit le: 07 Oct 2005 Messages: 190 Lieu: France
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écrit le Monday 10 Apr 06, 19:49 |
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En russe, seuls certains noms de famille admettent une finale différente pour les femmes. Il s'agit (j'espère ne pas en oublier), les noms en :
- ов (-ov) --> ова (-ova)
- ев (-ev) --> eва (-eva)
- ёв (-iov) --> eва (-eva)
- ин (-ine) --> ина (-ina)
- ич (-itch) --> ича (-itcha)
IL s'agit simplement d'une marque féminine apposée au patronyme masculin. Les terminaisons finales -ов et -ев sont très caractéristiques de noms russes et proviennent à l'origine de la désinence d'un génitif pluriel (litt. de la famille de ...).
Par contre, je crois qu'en tchèque la finale -a appliquée pour une femme vaut pour pratiquement tous les noms, y compris ceux d'origine germanique. |
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Pablo Saratxaga
Inscrit le: 30 Jan 2006 Messages: 222 Lieu: A Rtene, etur Lidje et Vervî
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écrit le Monday 10 Apr 06, 20:33 |
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Euh... il me semblait qu'en russe on faisait la difference entre le nom de famille (eg: Mendeleyev) et le patronyme (eg: Mikhailovitch; fils de Mikhail), le nom de famille ne changeant pas d'une génération à l'autre, mais le patronyme changeant, puisqu'il s'agit du prénom du père avec -itch (pour les garçons) ou -evna/-ovna (pour les filles)
(le nom de famille change avec le genre du porteur par contre, enfin, certains noms de famille)
Citation: | Les terminaisons finales -ов et -ев sont très caractéristiques de noms russes et proviennent à l'origine de la désinence d'un génitif pluriel (litt. de la famille de ...).
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Comme le -ez castillan. |
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Cagaraiola
Inscrit le: 08 Nov 2005 Messages: 119 Lieu: Nice, Val d'Entraunes
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écrit le Monday 10 Apr 06, 21:33 |
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faisant de la génealogie,j'ai constaté que les noms de famille étaient déclinés au féminin aux siècles précédents:
graille->graillesse
negre->negresse
graillon->graillonne ou graillonnesse
etc... |
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bcordelier
Inscrit le: 07 Oct 2005 Messages: 190 Lieu: France
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écrit le Monday 10 Apr 06, 22:40 |
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Pablo Saratxaga a écrit: | Euh... il me semblait qu'en russe on faisait la difference entre le nom de famille (eg: Mendeleyev) et le patronyme (eg: Mikhailovitch; fils de Mikhail), le nom de famille ne changeant pas d'une génération à l'autre, mais le patronyme changeant, puisqu'il s'agit du prénom du père avec -itch (pour les garçons) ou -evna/-ovna (pour les filles) |
Les terminaisons -itch que j'évoque sont celles de noms de famille, notamment dans les régions occidentales, même si elles ont souvent la même source que les patronymes (-ovitch, -evitch, -ovna, -evna, et abrégées en -itch) qui elles sont effectivement une référence au père et ne se transmettent pas.
Пётр Алексейевич Романов : Piotr Alekseïevitch Romanov (Pierre, fils d'Alexeï, Romanov), Pierre le Grand. |
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Glossophile Animateur
Inscrit le: 21 May 2005 Messages: 2281
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écrit le Monday 10 Apr 06, 23:06 |
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Dans Germinal, Zola met en scène la famille Maheu : le père, Maheu, la mère, la Maheude.
Le nom de l'épouse est dérivé du nom de l'époux.
Je signalais le cas lituanien, car c'est à ma connaissance la seule langue où le nom de la femme soit construit différemment : à partir du nom du père, à partir du nom de l'époux.
Enfin, je rappelle que le fait qu'une épouse, en France, prenne le patronyme de son mari est un usage sans aucune valeur légale. La loi, qui date de Floréal de je ne sais plus quelle année déclare expréssement que « nul ne portera un autre nom que le nom de son père. » Loi en fait dirigée contre l'usage d'Ancien Régime de s'improviser un nom : Poquelin devient Molière et Arouet Voltaire, et certains profitaient de cette facilité pour se livrer à de multiples escroqueries, notamment au mariage. Mais elle s'applique aux femmes : pour tous les actes légaux, une épouse se doit de signer de son patronyme personnel, sinon l'acte serait sans valeur. Une divorcée doit solliciter de son ex-mari le droit de continuer à se faire appeler comme lui.
Dans l'entre-deux guerres, le comédien mûrissant Raphaël Duflos épousa une ravissante Huguette, qui fit carrière sous le nom d'Huguette Duflos. Puis ils divorcèrent, et Duflos interdit à son ex de continuer à porter son nom. Cest ainsi que l'on voit au générique d'une version du Mystère de la Chambre close Huguette ex-Duflos... |
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Jérôme
Inscrit le: 14 Feb 2006 Messages: 103
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écrit le Monday 10 Apr 06, 23:44 |
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Dans le genre patriarcal, on ne fait pas mieux que d'appeler les femmes par le nom et le prénom de leur mari : Mme Albert Dutroux. Cette pratique monstrueuse est encore en vigueur en France... Il reste du chemin à faire au pays des droits de, ah oui... l'homme.
Au Québec, l'épouse conserve son nom (et son prénom, bien sûr...) |
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Glossophile Animateur
Inscrit le: 21 May 2005 Messages: 2281
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écrit le Tuesday 11 Apr 06, 2:49 |
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C'est ainsi que l'on établit des faire-part de décès de Mme Albert Dutroux, qui n'a droit ni à son prénom, ni à son patronyme, jusque dans la mort ! |
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mansio
Inscrit le: 19 Feb 2005 Messages: 1125
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écrit le Tuesday 11 Apr 06, 8:42 |
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Merci à Jérome et Glossophile de dénoncer cette façon de nommer les épouses qui m'a toujours scandalisé. Hélas ça continue. |
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Charles Animateur
Inscrit le: 14 Nov 2004 Messages: 2526 Lieu: Düſſeldorf
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écrit le Tuesday 11 Apr 06, 9:20 |
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En russe les noms de famille "indigènes" prennent le féminin. Il s'agit des formes proches du génitif pluriel (-ov, -ev -> -ova, -eva / -ов, -ев -> -ова, -ева), des formes adjectivales (-ine, -ski -> -ina, -skaya / -ин, -ский -> -ина, -ская).
Les noms étrangers sont invariables, ceci inclut les noms ukrainiens et slaves avec des terminaisons autres que celles traditionnelles du russe. La terminaison en -itch est typique des noms slaves méridionaux, je pense qu'elle ne se féminise pas, mais je ne trouve pas d'exemple pour confirmer ou infirmer.
En plus du nom de famille les russes on un patronyme (comprenez au sens étymologique "le nom du père"), dérivé du prénom du père. Pour les prénom masculins se terminant par un consonne (ou un yod), on ajoute -ovtich/-evitch pour les hommes et -ovna/-evna pour les femmes. Ex : Igor -> Igorevna (fille d'Igor). Игорь -> Игоревна.
Les prénoms masculins se terminant en -a donnent un patronyme en -itch (hommes) ou -initchna (femmes). Ex : Kouzma -> Kouzmitch (fils de Côme) Kouzminitchna (fille de Côme). Кузьма -> Кузьмыч, Кузьминична
Dernière édition par Charles le Wednesday 14 Feb 07, 18:55; édité 2 fois |
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Vassiliki
Inscrit le: 27 Feb 2006 Messages: 190 Lieu: ATHENES
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écrit le Tuesday 11 Apr 06, 12:48 |
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Je devrais noter que, en Grèce, depuis le changement sur le droit de famille (1982),la femme n'est pas obligée de porter le nom de son mari ; de même, les nouveaux-mariés peuvent choisir quel nom porteront leurs enfants (c'est à dire le nom du père ou de la mère). Le plus souvent, le couple décide pour le nom du père. |
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