Histoire & Patrimoine
des Rivières & Canaux


Accès direct à la carte de France interactive des voies navigables

Page d'accueil
patrimoine fluvial

Lexique
fluvial et batelier

Dictionnaire
des bateaux

Les rivières et les canaux Index alphabétique des rivières et canaux Index des rivières et canaux par bassins Index des rivières et canaux par types M'écrire
Pensez à visiter le (modeste) rayon librairie, conférences et animations.... ...et les niouzes !
Cette page peut comporter des imprécisions, voire des erreurs. Merci à vous de me les signaler !
< voie d'eau précédente
Voie d'eau suivante >

Canal de Givors

 

Prévu à l'origine pour joindre la Loire au Rhône, le canal de Givors est parfois appelé "canal des Deux-Mers" comme le canal du Midi

Givors 1

Une ancienne écluse du canal de Givors, vers Tartaras

 

 

Bassin versant
Rhône

Type de voie d'eau
canal latéral (prévu à l'origine pour être à bief de partage)

Relie
Grand-Croix
au Rhône

Origine physique et administrative
Grand-Croix (Loire) à la cote 284 m.

Origine physique réellement naviguée
Rive-de-Gier (Loire) à la cote 233 m.

Extrémité physique et administrative
Givors (Rhône) à la cote 155 m

Sens conventionnel de descente
De Grand-Croix au Rhône (bien logiquement)

longueur
20 km

Nombre d'écluses
42 sas (plusieurs écluses étaient doubles)

Gabarit
22,50 m sur 4,65 m, mouillage 1,80 m, hauteur libre 2,80 m.

 

Structure administrative de rattachement
Aucune, le canal étant détruit

Statut actuel
Aliéné et détruit pour sa plus grande partie (Voir remarques)

Raisons de sa construction
A l'origine, l'idée de son promoteur François Zacharie était de relier le Rhône à la Loire par un canal à bief de partage passant par Saint-Etienne. (Voir remarques)

Compagnie concessionnaire ayant permis sa création puis son exploitation
Compagnie du canal de Givors, érigée en fief (décembre 1788)

Personnalités importantes ayant contribué à sa construction

Préfiguration
Alléon de Valcourt

Conception
François Zacharie puis son fils Guillaume

Commencé en
1760

Mis en service de Rive-de-Gier à Givors en
1780

Mis sous séquestre
le 25 septembre 1793 (rendu en novembre 1794)

Mis en service de Grand-Croix à Rive-de-Gier en
1843 (en pure perte)

Loué à la Compagnie des Mines de la Loire
le 1er janvier 1846

Racheté par l'Etat en
1886

Radié
le 28-12-1926

 

Cette carte postale ancienne très connue montre le canal à l'amont de la mairie actuelle de Rive-de-Gier, ancien siège de la Compagnie du Canal de Givors, et depuis celle-ci. De gauche à droite : le quartier sud de la ville, en rive droite du Gier, un square, le canal, et le quartier nord de la ville. Nous pouvons trouver le même genre de paysage sur les canaux britanniques qui s'incustent très intimement dans le tissu urbain. De nos jours, à ces emplacements respectifs, on trouve : la quartier sud qui n'a pas bougé, un boulevard sous lequel passe le Gier busé, un parking, la rue du canal, et le quartier nord qui n'a guère changé. L'eau et la verdure ont disparu, le bitume règne en maitre. (Passer le pointeur sur l'image pour faire apparaitre les légendes.)

Plan rapproché de l'écluse, tiré de la vue précédente.Le pont du canal est toujours là, ainsi que la maison qui le surplombe, qui est une pharmacie.

Rive-de-Gier

La même écluse reconstituée graphiquement
(Charles BERG, 1990)

Vue prise en contre-champ de la grande vue précédente. Au fond, l'hôtel de ville, ancien siège de la Compagnie du Canal de Givors. Au premier plan l'écluse, suivie du square. À droite, le Gier. De nos jours, canal, écluse, square et Gier ont disparu au profit du bitume et du béton.

Toujours à Rive-de-Gier, et dans le prolongement amont du canal, un pont-levis aujourd'hui disparu, comme le canal. On le devine au loin dans la photo du haut, grâce à la grande maison et son store clair.

Le même pont-levis vu de l'autre côté. Au loin on reconnait l'hôtel de ville, ancien siège de la compagnie du canal. Cette photo est l'exact contre-champ de la grande vue au-dessus, prise depuis l'hôtel de ville vers l'amont. De nos jours, excepté les maisons, rien de tout cela ne subsiste : le canal a disparu et le Gier passe, busé, sous un boulevard. Le beau pont aux arches en anse de panier n'a évidemment pas été épargné par ce massacre.

Une vue très semblable à la précédente, qui montre bien la façon dont le canal s'incrustait dans le tissu urbain en passant au pied-même des maisons, entre elles et le Gier dont il n'est séparé que par une digue. Ce type de paysage urbain est assez courant en Grande-Bretagne mais a complètement disparu en France avec le passage au gabarit Freycinet qui ne peut se contenter d'une emprise aussi réduite.

Du bassin de Rive-de-Gier, le canal commençait sa descente en passant au pied de l'église Saint-Jean-Baptiste. Ici, aujourd'hui : une avenue.

Le bassin de Rive-de-Gier, dominé par l'hôtel de ville, à l'origine siège de la compagnie du canal. Celui-ci passait sous l'édifice, au milieu , par une arche, pour monter vers la Grand-Croix.

Ce grand bassin servait fréquemment pour des joutes nautiques

 

Ouvrages et vestiges remarquables
Voûte et écluse double de Tartaras
Pont et aqueduc
de Manevieux
Pont-canal
de Grand-Croix (rue du canal)
Système alimentaire
à Grand-Croix
Barrage
de Couzon
Ecluse de Lorette

Système alimentaire
Prise d'eau sur le Gier à Grand-Croix
et barrage-réservoir de Couzon (mis en service en 1812)

Voies d'eau adjacentes :
Aucune

Principales villes traversées :
Grand-Croix, Rive-de-Gier, Givors

Départements concernés :
Loire, Rhône

Origine du nom de la rivière Gier
Des cailloux...
Il est possible qu'il soit de même origine que le Cher ou la Garonne, c'est à dire basé sur Car, caillou, rocher, ce qui correspondrait très bien à sa réalité physique. Il a donné son nom à la région qui l'entoure : le Jarez (écrit autrefois Jarrest) (prononcer Jaré).

Remarques


Le coup de grâce par l'autoroute

Dans les années 1970, l'autoroute A 47 est passée sur ce qu'il en restait, n'en laissant que les méandres trop prononcés où l'on peut encore en voir des vestiges, comme à Tartaras où le site, qui comprend un tunnel et une écluse double, a été remis en valeur pour la sauvegarde du patrimoine. Signalons au passage que Tartaras est le village natal d'un académicien du XVIIIe siècle qui s'est beaucoup intéressé aux canaux : l'abbé Charles Bossut. (Retour au texte)

 

Deux vues rares du canal à Saint-Romain-en-Gier. Sur celle du bas, on devine l'écluse à l'arrière-plan.

Le canal à Givors. Aujourd'hui c'est l'autoroute A 47.

L'écluse amont de Givors

La même quelque temps plus tard : le chemin de fer s'est installé, les riverains empiètent de plus en plus sur le plateau de l'écluse, il n'y a déjà plus de trafic.

Le bassin de Givors peu avant sa disparition sous l'autoroute A47. L'écluse de sortie en Rhône est bien visible en bas de l'image, et elle est déjà dépourvue de portes. On voit également, à sa gauche, l'emplacement de l'écluse précédente orientée en diagonale vers l'aval du Rhône. Seule subsiste la grande maison d'administration du canal, devant l'écluse. Un beau gâchis...

 


Un projet ambitieux avorté

Le canal de Givors, dont il ne reste aujourd'hui que quelques vestiges, était l'amorce d'un grand canal de la Loire au Rhône qui a été à deux doigts de se concrétiser plusieurs fois jusqu'à la seconde guerre mondiale. A l'origine, François Zacharie avait eu l'autorisation de ne le construire qu'entre Rive-de-Gier et Givors (15 km et 26 écluses). La compagnie qui l'exploita ensuite ne songea qu'à engranger des bénéfices à court terme au lieu de moderniser et surtout prolonger ce canal qui connaissait alors un trafic important. En 1843, menacée par la concurrence du chemin de fer des frères Seguin, la compagnie prolongea le canal de 5 km en amont, jusqu'à Grand-Croix, en pure perte. Pourtant, les ingénieurs Alphonse Peyret en 1839 et Bergeron en 1840 reprirent le vieux projet de Zacharie et proposèrent un projet bien travaillé qui montait jusqu'à Saint-Etienne avant de redescendre dans la plaine du Forez qu'il traversait par la rive gauche de la Loire, selon un tracé proche de ce qui sera un peu plus tard le canal d'irragation du Forez. De Balbigny à Roanne, Peyret et Bergeron proposaient d'aménager la Loire au moyen de barrages éclusés. Ce projet sera relancé en 1876 par le député de la Loire Francisque Reymond. L'avidité de la compagnie, et la concurrence du rail entrainèrent la faillite du canal que l'Etat racheta en 1886, en lui donnant une seconde jeunesse. Mais c'était trop tard, et le gabarit-même du canal était obsolète. Au début du XXe siècle, plus aucun bateau n'y venait, et il était quasiment abandonné. Néanmoins, peu après, en 1900, l'ingénieur Lestrac travaillera à son tour sur le projet de liaison du Rhône à la Loire en reprenant en partie le projet de Peyret et Bergeron, mais en substituant à la Loire canalisée dans les gorges de Villerest un canal en site propre qui perçait le seuil de Neulise au moyen de tunnels. Des acenseurs et des écluses de haute chute devaient équiper ce canal qui monterait à 500 mètres à Saint-Etienne. Bien sûr tout cela était prévu au gabarit Freycinet. Ce canal fut à deux doigts d'être réalisé jusqu'à la veille de la Seconde Guerre Mondiale. (Retour au texte)

 

 

Cette vue du Gier à Lorette laisse apparaitre discrètement l'écluse qui n'a jamais servi, sur la partie de Rive-de-Gier à Grand-Croix jamais utilisée, à la gauche de l'image.(Promener la souris sur l'image pour voir apparaître l'indication)

Lorette

La même écluse de Lorette, de nos jours. Elle a servi d'entrepôt en la coiffant d'une sorte de tunnel.

Le dernier pont survivant du canal se trouve à la sortie de Givors, dans une propriété privée. Il est sur une ancienne écluse, dont on voit bien le bajoyer gauche, en contrebas du lieu-dit Charbonnières. (Photo Dane)

Derniers outrages...
Ce pauvre canal a d'abord été mal géré, puis abandonné. On lui a mis une autoroute dessus, et finalement, on lui installe un abominable sarkomonstre dans une enclave de porte d'une ancienne écluse...
C'est tout près du pont de la photo précédente, en direction de Saint-Etienne. (Photo Dane)

 


Couzon : Saint-Ferréol en Jarez

Le barrage de Couzon, qui aujourd'hui alimente Rive-de-Gier en eau potable, était conçu à l'origine comme réserve d'eau pour le canal. Il est l'exacte réplique, 120 ans plus tard et d'une taille plus modeste, du barrage de Saint-Ferréol qui alimente le canal du Midi (l'autre "canal des Deux-Mers", le vrai). Mais sur place, rien n'informe le public de cette prestigieuse parenté avec un ouvrage classé, rappelons-le, patrimoine mondial par l'Unesco.
Signalons aussi que le tunnel de Tartaras est chronologiquement le deuxième tunnel de canal en France, le premier étant, encore une fois, sur le canal du Midi (Le "Malpas"). (retour au texte) Notons que cette voûte, pas plus que celle de Pouilly-en-Auxois sur le canal de Bourgogne, ne comporte de banquette de halage.

 

Le barrage de Couzon est l'exacte réplique, en plus petit, de celui de Saint-Ferréol sur le canal du Midi. Mais sur place, rien ne valorise l'ouvrage, qui n'est même pas indiqué à partir de Rive-de-Gier (il faut prendre la direction de La Croix-en-Jarez, village-monastère qui vaut lui-même le détour comme faisant partie des Plus Beaux Villages de France.)

La digue de Couzon actuellement. On distingue nettement la plaque d'inauguration du barrage "commencé sous le règne de Louis XVI, parachevé sous celui de Louis XVIII par les propriétaires du canal de Givors".

L'imitation du canal du Midi se niche dans des détails inattendus, tel ce platane extraordianaire au pied de la digue de Couzon.

 

Liens

Paru en mars 2012, le PREMIER livre entièrement consacré au canal de Givors

L'épopée du canal de Givors

Une histoire intéressante du canal de Givors

Un autre site intéressant sur le canal

Le canal de Givors sur le site du Centre d'Etudes et de Recherches sur le Patrimoine Industriel du Pays du Gier

D'autres photos du canal sur ce forum photographique d'une amie stéphanoise

 

Rocher Percé

Le site de l'écluse double du Rocher Percé, à Tartaras, en décembre 2004

Début 2008, le site est en travaux pour recevoir un sentier d'interprétation du canal.

Le même site aménagé, en novembre 2008. Mises à part quelques belles bourdes dans les commentaires sur les panneaux (1), il convient de saluer cet aménagement qui permet de faire revivre un site et son histoire.

Le site du Rocher Percé vu depuis l'écluse, en 1899, avant que l'espace entre le tunnel et le pont soit comblé de gravats pour rectifier la route. (Coll.E.Gaffard)

 

Reconnaissance tardive

Le site de Tartaras figure désormais sur les tickets de bus de Saint-Etienne-Métropole.

 

(1) par exemple, le barrage de Couzon y est mentionné comme étant le plus ancien barrage-poids de France, alors qu'il est la reproduction exacte mais réduite de celui de Saint-Ferréol (canal du Midi) qui lui est antérieur de plus d'un siècle ! On montre aussi, comme illustration d'une ciselande, une... ramberte ! (retour au texte)

< voie d'eau précédente
Voie d'eau suivante >
Accès direct à la carte de France interactive des voies navigables

Page d'accueil
patrimoine fluvial

Lexique
fluvial et batelier

Dictionnaire
des bateaux

Les rivières et les canaux Index alphabétique des rivières et canaux Index des rivières et canaux par bassins Index des rivières et canaux par types M'écrire
Pensez à visiter le (modeste) rayon librairie, conférences et animations.... ...et les niouzes !
Cette page peut comporter des imprécisions, voire des erreurs. Merci à vous de me les signaler !
Retrouvez les bateaux du bassin rhodanien dans le CDrom "Bateaux des Rivières et Canaux de France", version très enrichie (plus de textes, plus d'illustrations, et même quelques bateaux supplémentaires) du département "Bateaux" du présent site, édité par l'association HiPaRiCa. Voir la présentation et la commande ici et ici.