Pédale (mettre
la) : opération consistant, en navigation, à descendre
dans la salle des machines pour augmenter la vitesse de rotation du
moteur en poussant sur la tige des pompes d'injection,
pour franchir un pont sur une rivière en crue ou pour trémater un
bateau.
Pelle : vanne.
Autre sens : le canoëiste et le batelier du Marais Poitevin désignent
aussi "pelle" leur pagaie simple.
Penelle
: ancien bateau de charge de la
Saône, large d'environ 5 m et long de 20. La penelle, fabriquée en
pin, porte de 30 à 70 tonnes.
Penette
: ancien bateau de charge de
Bretagne, d'architecture ligérienne. La penette a ceci de
particulier qu'elle est en fait formée de deux demi-bateaux assemblés
par leurs tableaux arrières. Dans des
coudes un peu serrés il est ainsi possible de les débreller pour
manoeuvrer plus facilement. Les devises des penettes rappelaient cette
sorte de gémellité : "Les deux soeurs", "Les deux amants", "Les amis
réunis"...
Péniche
: bateau de transport
d'origine flamande, et surtout
pas bateau de plaisance ! La différence est la même entre une
péniche et un coche
de plaisance qu'entre un semi-remorque et un camping-car. La
"vraie" péniche mesure 38,50 m (voire 39) sur 5,05 m et porte 250
tonnes en canal, et 350 tonnes en rivière profonde. C'est ce bateau,
appelé aussi "spits" en Flandres, qui a déterminé en France le gabarit Freycinet. À l'origine,
la péniche est en bois et non motorisée. Quand elle sera motorisée,
elle évoluera vers l'automoteur de canal que nous
connaissons.
De la même façon qu'on nomme parfois "baleine" indifféremment le
cachalot, l'orque ou le bélouga, le grand public qualifie de "péniche"
tout bateau fluvial, jusque et y compris les petits bateaux de
plaisance en plastique ! C'est une profonde erreur, due au fait que la
péniche a supplanté peu à peu tous les autres types de bateaux fluviaux
au cours de la première moitié du XXe siècle, et s'est ainsi
généralisée. La péniche est un bateau bien particulier, aux dimensions
et formes bien définies, et ne saurait être simple synonyme de "bateau
fluvial".
Pénichette
: bateau de plaisance
aux formes inspirées par la batellerie traditionnelle, fabriqué et
commercialisé par la société Locaboat.
Attention, ce n'est pas un nom commun, mais une marque déposée, comme
Kärcher, Mobylette ou Frigidaire. Le terme ne doit donc pas être
utilisé pour désigner n'importe quel bateau de plaisance.
Penon :
sur les bateaux de la Saône, planche du bord de la sole.
Sur les bateaux de Loire, le penon est une planche constitutive du safran de la piautre.
C'est la même racine que le terme d'aéronautique "empennage".
Pente d'eau
: système original de franchissement de fortes dénivellations, mis au
point et concrétisé par l'ingénieur Aubert dans les années 1970. Il
s'agit d'une longue et large gouttière en pente dans laquelle un volume
d'eau est poussé ou retenu (suivant qu'on monte ou descende) par un
bouclier mû par un système mécanique du genre automoteur diesel sur
rails. Le système n'a connu que deux applications, toutes deux dans le
sud de la France : à Montech, sur le canal
de la Garonne (1974), et à Fontsérannes sur le canal du Midi (1984). Ces deux ouvrages
doublent chacun un escalier d'écluses qui
fonctionne parallèlement.

La locomotrice de la pente d'eau de Fonsérannes.
Penture :
ferrure de gouvernail axial formant un gond, et servant à assembler et
articuler le safran à l'étambot. Elle porte
une partie mâle, l'aiguillot, et une partie femelle, le fémelot.
Perché :
sur la Loire, espar gréé entre deux chalands
d'un train de bateaux, afin de maintenir la
distance de sécurité entre eux.

Perché de poussage entre deux chalands, bien
visible au-dessus de la piautre
Perclos :
virure centrale de la sole d'un bateau nantais,
mise en place en force.
Périssoire : petite embarcation de
plaisance sportive, généralement monoplace, mue à la pagaie double,
et très en vogue au tournant des XIXe et XXe siècles. La périssoire est
très semblable à un kayak non ponté. Le
peintre impressionniste Gustave Caillebotte, par ailleurs très amateur
de nautisme, en a représentées à plusieurs reprises dans des toiles
peintes sur les bords de l'Yerres, dans le sud de la région parisienne.
Etymologie : de "périr", ce qui en dit long sur la confiance que l'on
plaçait dans la stabilité d'un tel bateau !
Permis
: comme pour une voiture, une moto ou un autobus, il faut un permis
pour piloter un bateau, et parfois même plusieurs. Les permis
professionneles sont des certificats de capacité, et sont classés par
gabarit. En ce qui concerne la plaisance, ce sont les permis C, S et PP
qui sont demandés selon le gabarit du bateau. Le permis C est le plus
petit, c'est un questionnaire à choix multiples portant sur le code
fluvial, et il permet de piloter des embarcations à faible motorisation
jusqu'à 20 m de long (15 m encore tout récemment). Le permis S est un
permis pour embarcation sportives, il comprend le QCM du permis C et
une épreuve pratique. Le permis PP (comme "péniche de plaisance"
s'applique aux bateaux faiblement motorisés dont la longueur dépasse 20
m (15 m encore récemment), c'est celui qui est exigé pour la conduite
d'anciens bateaux de transport aménagés en logements. Curieusement, le
permis PP ne présente pas de limite supérieure pour la taille. Pour
plus d'informations, consulter ce site.
Perrés :
dispositif de revêtement de levées
ou des parois inclinées du canal, notamment à l'approche de ponts,
constitué de pierres non jointives et non scellées, ou seulement de
façon légère, de manière à laisser s'écouler l'eau entre elles.
Pertuis
: ouverture ménagée dans un barrage pour la navigation, en usage depuis
l'Antiquité, ancêtre de l'écluse. En temps ordinaire, le pertuis peut
être fermé par divers systèmes amovibles en bois, plus ou moins
commodes, qu'il faut ouvrir pour laisser le passage aux bateaux.
Dangereux et pénibles, les pertuis étaient source de conflits entre les
mariniers et les meuniers, car leur ouverture faisait perdre beaucoup
d'eau aux seconds. Avalant, le bateau doit sauter une chute d'eau de
l'ordre de 0,50 m à 2 mètres, éventuellement retenu par un cordage par
sécurité. Montant, il doit être halé dans la chute d'eau, aidé
éventuellement par un treuil. En France, l'Yonne en possède encore
plusieurs bien visibles, dont certains en excellent état, entre Clamecy
et Auxerre. Son affluent la Cure également, entre Vézelay et Cravant.
Synonymes : porte marinière, porte à bateaux, portereau, portineau,
navière, pas, pas navigal, passelis, voie (ou voye), aiwé (sur la Sambre). Voir site.
Voir aussi : aiguille, apparêts, butée, chandelier, heurtoir, porte secteur, volée.

Schéma d'un pertuis à aiguilles. (dessin de
l'auteur).
Maquette de pertuis à aiguilles.

Le pertuis du Bouchet, sur l'Yonne. C'est un
pertuis à aiguilles. (photo F.de Person)

Schéma de pertuis à tampes. (dessin de l'auteur).

Dessin d'Olivier Aulion en 1543, montrant un
pertuis à lame levante et pivotante sur la Vilaine (Bibliothèque
Nationale).

Beau
document montrant le franchissement du pertuis de Château-Gonthier
avant la mise en place d'écluses à sas, au début du XIXe siècle. Il
semble que le bateau soit avalant, mais l'examen attentif du document
ne permet pas de l'affirmer avec certitude. (Lithographie de
Louis-Jules Arnout (1814-1868) In Le Maine et l'Anjou, publié de 1854 à
1862, par le Baron de Vismes, transmise par Jacques Sigot)
Pour en savoir plus
sur les pertuis et portes marinières, voir l'ouvrage "Du pertuis à l'écluse".
(cliquer sur le titre)
Les anciens pertuis du Cher avant la canalisation du
XIXe siècle
On peut
consulter aussi le Site de la Fédération
Française des Associations de Sauvegarde des Moulins.
Peyroux : terme spécifique
à la batellerie occitane (sapine, coutrillon, barque de patron...) et désignant
les fortes planches constitutives des bords de la sole du bateau. C'est un peu
l'équivalent occitan de l'enchème du
bateau de Loire.
P.B.E.N.
: "Plus basses eaux navigables". Côte limite atteinte par les eaux
d'une rivière en période de sécheresse, en-dessous de laquelle la
navigation est fortement déconseillée, voire impossible par manque
d'eau.
P.H.E.N.
: "Plus hautes eaux navigables". Côte limite atteinte par les eaux
d'une rivière en crue, et au-delà de laquelle la navigation est
interdite. Cette limite est déterminée par l'administration, et les
panneaux de PHEN sont placés sur les rives, bien en vue.
Phaselus
: longue barque gallo-romaine, effilée, mentionnée sur la Garonne et la
Moselle.
Phonie
: synonyme de V.H.F..
Piarde
: en Brière, ancienne fosse d'extraction de la tourbe.
Piate, piatte : barque du Marais
Poitevin (déformation de "plate").
Piautre
: nom donné au grand gouvernail du chaland de Loire.
La piautre est un gouvernail d'origine très ancienne dont l'axe, la "billette", est oblique, incliné vers l'avant.
Sous un aspect très rustique, c'est un gouvernail très efficace aux
multiples possibilités. Il est réglable en hauteur, profondeur,
inclinaison, etc. Il est aussi amovible. Ce type de gouvernail n'est
absolument pas spécifique à la Loire, et on le trouve dans tous les
pays du monde, et dans des époques très anciennes, comme sur le Nil
2000 ans avant notre ère.
Pic avant, pic arrière
: compartiments, à l'avant et l'arrière du bateau de commerce, non
occupés par la cale. À l'avant, on y trouve le poite,
et à l'arrière le reu et la salle des
machines.
Les deux pics peuvent être aussi conçus pour ballaster le bateau
lorsqu'il voyage lège.
Picadiot :
sur le lac Léman, longue perche permettant aux bateliers de pousser la
barque sur la vase (le diot).
Picard (bateau) : type de bateau de charge de la
basse Seine qui a succédé à la besogne lors de la canalisation généralisée, dans
la seconde moitié du XIXe siècle. On l'appelle aussi "chaland de
l'Oise" et il a la forme d'une grosse péniche
bien large.
Picon :
sur la Saône, long aviron placé à l'avant
de la sapine et servant de gouvernail,
comme la "patouille" sur la sapine de Loire.
Pied :
Dans les anciens bateaux de commerce, le pied est un local semblable au
tabernacle, mais plus grand, de
façon à pouvoir servir de pièce de service, buanderie souvent. Il
disparaît dans les bateaux modernes, la buanderie étant souvent
aménagée à l'avant, entre l'ouverture de cale et les veules.
Pied de
pilote : différence entre le mouillage
et le tirant d'eau. C'est une marge de
sécurité.
Pieu :
mot par lequel les mariniers désignent les bollards
fixés à terre, sur les quais ou les écluses, pour les distinguer de
ceux du bateau.
Autre sens : longue pièce de bois, taillée en pointe et fichée
verticalement dans le sol, dans le but de consolider les fondations
d'un ouvrage fixe (pont, quai, écluse...).
Pigouille
: longue perche avec laquelle le batelier du Marais Poitevin pousse sur
le fond de la rivière pour faire avancer sa barque.
Pillard
: chaland de Loire
de taille moyenne, présent particulièrement sur le Cher au XVIIIe
siècle. Il se caractérise par deux levées, une à l'avant (normal) et
une autre à l'arrière.
Pinardier : bateau spécialisé
dans le transport de vin et conçu pour cela.
Pinasse : bateau de travail, plutôt sur le
littoral maritime. Les mytyliculteurs et ostréiculteurs utilisent des
pinasses, qui ont des formes différentes selon la région et le travail
qu'elles effectuent. La pinasse du bassin d'Arcachon est un bateau
particulièrement élégant. Il n'est pas impossible que ce mot, par
déformation et passage en Grande-Bretagne, ait fini par donner "péniche".
Pinoche
: morceau de bois taillé en pointe, et placé provisoirement sur une
voie d'eau (au sens d'avarie) pour la colmater, en attendant la
réparation définitive.
Pionnier
: ouvrier chargé de planter les pieux de fondations d'un ouvrage d'art
hydraulique ou non : pont, écluse, quai...
Pique :
sur le Rhône, dans la joute, moment où la lance frappe le plastron
de l'adversaire.
Pirogue
: nom générique désignant de nombreux bateaux très variés et présents
sur tous les continents, en rivière, lac et mer. Ces bateaux ont tous
des origines très anciennes, et n'ont guère connu d'évolution au cours
du temps, car déjà parfaitement adaptés à leur milieu et à leur usage.
Ce sont généralement des bateaux de petite capacité, longs, étroits et
généralement assez rapides, éventuellement muni d'un balancier latéral
stabilisateur. Ils peuvent être gréés, mais sont généralement propulsés
à la pagaie, simple le plus souvent. Le kayak, le canoë,
la périssoire, sont
des pirogues.
Les pirogues
monoxyles,
que trouvent régulièrement des archéologues fluviaux, et encore en
usage dans certaines régions du globe, sont des bateaux fabriqués à
partir d'un seul tronc d'arbre que l'on évide au feu et finit aux
outils.
Pivot
de crapaudine : pièce mâle de l'énorme gond sur lequel
pivote un vantail de porte d'écluse,
la pièce femelle étant la crapaudine
elle-même. Cette pièce métallique est scellée dans la bourdonnière,
grosse pierre du radier maçonné, au pied
du chardonnet.

Pivot de crapaudine d'une écluse de
gabarit Freycinet (canal du Nivernais). Le boitier de CD donne
l'échelle.
P.K. :
"point kilométrique". Bornage linéaire du canal ou de la rivière, qui
permet de trouver facilement un lieu en cas d'incident, on dit par
exemple "le PK 6". Le plus souvent, ce bornage d'une voie d'eau est
compté à partir de l'origine amont de la navigation, ou du bief de
partage sur un canal de jonction par bief de partage, mais ce n'est pas
le cas partout : la Saône et l'Oise sont comptées respectivement à
partir de Lyon et de Conflans-Sainte-Honorine. Le canal de Briare, pourtant à bief de partage (c'est même le
premier de l'Histoire), est compté à partir de son origine dans la
Loire à Briare.
Plafond
: fond de la cuvette du canal. Le mouillage
est déterminé par la distance entre le plafond et le miroir.
Plaisance
: activité nautique qui consiste à utiliser le
réseau fluvial dans un but de loisirs et de découverte,
à l'exclusion de tout aspect de transport commercial. Par
extension, le mot désigne un bateau de plaisance (par opposition
à "bateau de commerce") dans le langage du personnel des voies
d'eau. Voir le site "Plaisances".
Plan incliné
: ouvrage de franchissement de forts dénivelés, qui se substitue dans
certains cas aux écluses. Le plan incliné est une extrapolation, à une
plus grande échelle, du principe du passe-bateau.
Il en existe en fait de deux sortes qui se différencient selon que le
bateau quitte ou non l'eau. Dans la première option, le bateau est
transporté d'un bief vers l'autre au sec sur un chariot monté sur
rails, lui-même hissé sur une longue pente par un système de câbles et
de poulies. Dans la deuxième option, le bateau entre dans un bac qui se
présente comme un sas mobile. Et c'est ce bac plein d'eau qui, muni de
roues, transporte le bateau d'un bief à l'autre. Une autre différence
est la disposition du bateau (et de son bac le cas échéant)
perpendiculairement (transversal) ou parallèlement (longitudinal) à la
pente. Ce genre d'ouvrages, dont le principe est fort ancien, est
souvent spectaculaire. Leur avantage sur les écluses est de ne
consommer que très peu d'eau, tout comme les ascenseurs à bateaux. En
France, le plan incliné de Saint-Louis-Arzwiller, dans les Vosges,
fonctionne depuis le 27 janvier 1969 et remplace 17 écluses (qui seront
peut-être néanmoins réhabilitées pour le tourisme). Gain de temps pour
les bateaux : une journée de navigation. Cet ouvrage est un ascenseur
transversal. La Belgique possède un plan incliné longitudinal de grand
gabarit, à Ronquières. Ces deux derniers sont des ouvrages à bac,
tandis que ceux d'Elblag, sur le canal polonais d'Ostroda,
longitudinaux eux aussi, transportent les bateaux à sec sur un chariot
spécial monté sur rails.

Plan incliné de Ronquières, en Belgique.
Plane :
terme spécifique à la batellerie occitane (sapine, coutrillon, barque de patron...) et désignant
un madrier qui maintient entre elles les peyroux, planches constitutives de
la sole du bateau.
Les planes sont disposées à une cinquantaine de centimètres les unes
des autres. C'est l'équivalent occitan du rable du bateau de Loire.
Plaquet :
bateau métallique de gabarit Freycinet,
fabriqué par le chantier Plaquet, en Belgique, depuis
l'entre-deux-guerres. Ces bateaux sont réputés pour la
qualité de leur construction et le pureté de leurs lignes.
Voici le témoignage
de Jean-Claude Verrier, marinier retraité :
"Le chantier
Plaquet fut, comme beaucoup de chantiers belges, en avance sur son
temps et sortit dès 1930 les premiers "cul-de-poule"
avec une motorisation 50cv Deutz. Ce fut une révolution quand
ces automoteurs rivetés firent leur apparition en France au beau
milieu de nos innombrables péniches en bois
tractionnées. Plaquet était et est toujours
implanté à Péronnes-lès-Antoing, proche de
la frontière française et a également
possédé un chantier à Mortagne du Nord, à
la frontière française, aujourd'hui disparu. Ils ont fait
un carton à l'époque grâce à la
proximité mais aussi à leur savoir-faire. La voie
d'eau était le seul moyen de transport qui pouvait emmener
de lourds tonnages et après la seconde guerre mondiale, la
France avait besoin de cale. Plaquet fut sollicité comme
beaucoup d'autres chantiers du Nord : Mory, Carel-Fouchet, Dru, Demay,
Defernez, Merville, Leconte, Vandeville... D'autres chantiers furent
également sollicités dans l'Est et le Centre comme, bien
sûr, les Forges de Strasbourg,
La Scar, Saarbrück, Broutin, Pierre-la-Trêche,
Chalon-sur-Saône avec les Franco-belge et Schneider, et enfin en
région Parisienne Choisy-le-Roi (NDR : actuel
chantier naval de la Haute Seine)."

"Minos", un beau "plaquet". (photo
J-Claude Verrier)

Un autre beau bateau
de fabrication belge, du chantier Moerbeke Vangarsse. Il faut l'oeil
exercé du connaisseur pour saisir la différence... (Bateau
"Pink Floyd", ancien "Simone" construit en 1949 pour M.Charles
Chrétien,
sur
le
canal
du
Rhône
au
Rhin,
photo
de
"RickFloyd". Merci à Hervé Missue, son dernier exploitant, pour
les précisions)
Plat-bord : sur un bateau de
commerce, partie plane longeant les denbords
(ou hiloires), permettant de circuler autour de la cale
en rejoignant les veules avant et
arrière. Sur un bateau de plaisance, c'est la même chose, avec la
différence que l'hiloire (ou denbord) est remplacé par une
superstructure de logement. Synonyme : passavant.

Plat-bord.
Plate-fonceuse : terme ancien
désignant le radier d'un pertuis
Plateau d'écluse : aire
d'évolution de l'éclusier tout autour du sas, entre sa maison et
l'écluse et au-delà de celle-ci.
Platte
: sur la Loire, et pas mal d'autres rivières, lacs et marais, petite
barque à fond plat.
Platelage
: garniture en bois du tablier d'un pont mobile.
Plenissimum
Flumen : notion juridique qui permet de définir les limites
du domaine public fluvial naturel en fonction
des plus hautes eaux d'un cours d'eau domanial avant débordement, en
l'absence de perturbations météorologiques exceptionnelles (emprise
théorique longitudinale des cours d'eau).
Cette opération a pour objet la reconnaissance d'une situation de fait
existant à un moment donné (arrêté préfectoral après enquête auprès des
riverains) et de préciser les limites du domaine public fluvial
naturel.
Plume
: sur le courpet de haute Dordogne, c'est le
safran du gouvernail.

La plume du courpet
Poillier ou
poilier : sur les bateaux de
Loire, ce terme désigne à l'origine une sorte de barrot maintenant
l'écartement des bords. On indiquait la largeur des chalands anciens au
fond et au poilier (largeur maximum). C'est en quelque sort
d'équivalent du maître-bau.
Autre sens proche : sorte de gros verneau
des bateaux nantais.
Point de
partage des eaux : point de rencontre de trois bassins versants.
Nota : on appelle parfois "canal à point de partage" un canal de
jonction à bief de partage. Cela se comprend dans la mesure où ce
"point" est l'intersection du canal et de la ligne de partage des
eaux.

Matérialisation monumentalisée du point de partage
des
eaux de la Seine, de la Loire et du Rhône, symbolisés par
trois grosses pierres, à Meilly-sur-Rouvres, en Auxois.(Le
château d'eau ne fait pas partie du monument, mais sa
présence fortuite est symboliquement riche...)
Promener la souris sur l'image pour voir apparaitre les symboles.
Pointeau :
synonyme d'aiguille, dans la terminologie
des anciens pertuis.
Pour en savoir plus
sur les pertuis et portes marinières, voir l'ouvrage "Du pertuis à l'écluse".
(cliquer sur le titre)
Pointil
: Langue de terre resserrée entre les deux rivières d'un confluent. Il
s'y forme souvent des atterrissements.
Le L ne se prononce pas.
Poirée (barrage) :
système de barrage
mobile dû à l'ingénieur Charles Poirée qui l'a
expérimenté pour la première fois en 1834 à
Basseville, à l'intersection du canal du Nivernais et de
l'Yonne, non loin de Clamecy.
Le système de Poirée consiste en un rideau de madriers
verticaux juxtaposés et formant une bouchure aussi
étanche que possible, les aiguilles,
de section carrée de 8 x 8 cm environ, et d'une longueur de 2
à 3 mètres selon la hauteur du barrage. Ces aiguilles
sont maintenues appuyées par la pression de l'eau contre une
structure métallique articulée, les fermettes, qui peuvent se
coucher sur le radier
de
l'ouvrage, au fond de la rivière, quand les aiguilles sont ôtées,
comme en cas de crue par exemple.
Les "barrages Poirée" représentaient une véritable
innovation à l'époque, et ont permis la canalisation de
grandes rivières de plaine comme la Seine, l'Yonne, la
Saône, la Marne, etc. et par conséquent le
développement de la batellerie au XIXe siècle.
Ils sont aujourd'hui obsolètes et remplacés par des
systèmes plus rapides et pratiques, dans lesquels
l'électronique a un grand rôle. Néanmoins, on
trouve encore des barrages à aiguilles sur l'Yonne, le Cher, la
Saône, la Meuse...

Schéma d'un barrage Poirée. (Notions de
Navigation Intérieure, par E.Fourrey, 1946)

Le barrage d'Auxonne,
sur la Saône, est un barrage Poirée un peu particulier. Un
système de téléphérique permet d'emmener
les aiguilles ôtées dans leur local de stockage. Elles
sont, non pas des madriers de section carrée, mais des planches
larges d'environ 20 cm, munies d'une poignée.

Exposées dans la cour du
musée de la Batellerie de Conflans, des aiguilles semblables
à celles du barrage d'Auxonne.

Détail du pont-barrage
système Poirée de Saint-Aignan-sur-Cher
Poite, poate ou
poëte : terme du Nord désignant, dans un bateau de commerce,
un petit logement situé dans l'étrave en avant de la cale, dans le pic avant en fait. Il sert de chambre au matelot, de
buanderie, ou d'atelier. Peut-être le mot vient-il de "pointe" ?
Polyxyle
: dans le jargon des archéologues nauticiens, ce mot tend à remplacer
avantageusement le terme de "monoxyle assemblé"
pour désigner un bateau constitué d'éléments de bois sculptés
individuellement et assemblés plutôt que de planches standard.

En 1997, à la suite de
la découverte de l'épave d'un chaland polyxyle
gallo-romain dans le lac de Neufchâtel, l'archéologue Beat
Arnold et son équipe entreprennent, dans une démarche
d'archéologie expérimentale, la construction à
l'identique d'un chaland semblable, à partir de ce que leur
enseigne l'étude de l'épave.
La photo du haut montre
les
premiers éléments de la sole qui attendent d'autres
éléments pour être assemblés. Les
enchèmes, déjà sculptées, sont bien
visibles de part et d'autre des deux longues planches centrales.

"Altaripa" fini et sous
voile sur le lac de Neufchâtel, avec Beat Arnold (pull bleu marine) à
son bord.
Pont :
ouvrage d'art permettant à une voie de communication (chemin, route,
voie ferrée, canal) ou même un cours d'eau, de franchir un obstacle en
creux bien défini : une route, une voie ferrée, une rivière ou une
voie d'eau sans rupture.
Autre sens : sur un bateau, c'est la surface plane horizontale qui
recouvre plus ou moins complètement le volume de la coque. Sur un
bateau de commerce, il se compose des plats-bords,
des veules arrière et avant et de la gravelaine. C'est en fait l'ensemble des
surfaces d'évolution pour les manoeuvres.
Pont à
haubans : type de pont fixe dont le tablier est suspendu à
un ou plusieurs forts piliers, qui le dépassent de plusieurs dizaines
de mètres, par des haubans, à la manière d'un mât. Le principe du pont
à haubans est assez ancien, mais il était tombé en désuétude, détrôné
par le pont suspendu. Il a pourtant
l'avantage sur ce dernier de ne pas exiger de culées trop importantes,
tout le poids du tablier se trouvant supporté verticalement par le ou
les piliers. Les ponts à haubans ont effectué un retour en force ces
deux dernières décennies. Exemples : le pont de Normandie, celui de
Saint-Nazaire, ou encore ceux de Nemours et de Chalon-sur-Saône.
Pont-barrage
: Pont fixe en maçonnerie, dont les piles sont utilisées aussi pour
recevoir les infrastructures d'un barrage
mobile (fermettes, aiguilles, clapets...). Citons à titre
d'exemples ceux de Bellombre et du Saussois sur l'Yonne, celui de
Saint-Aignan sur le Cher, et celui de la Truchère sur la Seille.

Le pont-barrage de Saint-Aignan, sur le
Cher, au début du XXe siècle.
Pont basculant
: pont mobile dont le tablier se relève, pour laisser passer les
bateaux, en pivotant sur un axe horizontal confondu avec une extrémité
du tablier. Son tablier est contrebalancé par un contrepoids camouflé
sous la chaussée de la voie terrestre croisée, et il n'a donc pas de
potence, à la différence du pont-levis.
Exemple : pont basculant de Montceau-les-Mines ( à côté d'un bel
exemple de pont-levis) .
Pont biais
: pont disposé en oblique par rapport à la voie (fluviale, ferrée ou
routière) qu'il franchit. Dans le cas d'un pont de pierre, un tel
ouvrage représente un beau morceau de bravoure pour l'architecte qui le
conçoit, ainsi que pour le tailleur de pierre, car l'angle droit y est
pratiquement proscrit.
Pont-canal
: ouvrage permettant au canal de franchir un obstacle en creux en
passant par-dessus : rivière le plus souvent, mais aussi route, voie
ferrée ou même autre canal ou voie d'eau (c'est le cas à Briare et à
Buzet-sur-Baïse). Il en existe une bonne centaine en France, de
différentes tailles. Le plus long, qui, depuis 1896, permet au canal
Latéral de franchir la Loire à Briare,
est resté pendant plus d'un siècle, avec ses quelque 670 m, le
détenteur du record d'Europe dans sa catégorie. Il vient juste d'être
détrôné par celui de Magdebourg, sur l'Elbe en Allemagne, qui
mesure 918 m. Mais depuis longtemps, un ouvrage semblable en Inde,
dans la région de Rajahmundry, sur un bras du Godavari, frôlait les 700
m. Il datait de la colonisation anglaise, et a été remplacé par un
autre ouvrage parallèle en 1997. (merci à J-Marc Deplaix pour
l'info)
Le pont-canal de Pontcysyllte, au Pays de Galles, est
entré en juin 2009 au patrimoine mondial de l'Unseco avec son canal, le
canal de Llangollen. Ouvert en 1809, ce pont-canal à cuvette métallique
sur 18 piles en maçonnerie, est le plus haut du monde avec près de 40 m
au-dessus de la Dee (on le surnomme "the canal in the sky"). Il est
aussi un des plus longs, avec 307 m.

Le pont-canal de Digoin, qui permet au canal
Latéral à la Loire de franchir cette dernière (1838). C'est un
ouvrage en maçonnerie.

Le pont-canal de Neuzy, qui permet à la rigole
de l'Arroux de
franchir la Bourbince (1869). La bâche de cet ouvrage est
métallique, due aux établissements Schneider.
Pont-canal
tournant : pont-canal établi au-dessus d'une autre voie
d'eau, et qui, ne laissant pas une hauteur libre suffisante sous son
tablier pour permettre le passage de gros bateaux, doit donc être
mobile. Nous n'en connaissons qu'un exemple, et il est en Angleterre, à
Barton,
non loin de Manchester. Il pivote plein d'eau, mais sans bateau !
L'excentricité de nos voisins et amis britanniques a des limites.

Le pont-canal tournant de Barton.
Pont couvert
: pont "urbanisé", c'est-à-dire surmonté d'habitations. C'était très
fréquent autrefois, jusque vers la moitié du XVIIIe siècle. Tous les
ponts de Paris étaient ainsi couverts, ce qui ôtait aux passants la
jouissance du spectacle de la rivière . Le premier à ne pas l'avoir été
dès le début est le Pont Neuf (et il ne le fut jamais par la suite).
Les habitants avaient la fameuse tentation de creuser dans les piles
pour s'y installer des caves, ce qui mettait l'ensemble de l'ouvrage en
péril, et incita les autorités à supprimer ce type d'habitat. Il en
reste très peu en France et nous ne pouvons guère en citer qu'un à
Rive-de-Gier, au-dessus d'une rue qui a remplacé le canal de Givors,
et un autre à Narbonne, le célèbre "Pont des Marchands", sur le canal
de la Robine. En Angleterre, le Putney
Bridge de Bath mérite le détour. Il est couvert d'échoppes. En
Italie, le Ponte Vecchio de Florence est sans doute le plus célèbre
pont couvert du monde.
Pont d'écurie
: forte planche mobile qui sert de passerelle entre le bateau et la
terre ferme, lorsqu'il n'est pas possible d'approcher le premier plus
près de la seconde. Bien que les ânes et chevaux aient déserté depuis
longtemps les chemins de halage et les écuries des bateaux, le terme
est encore en vigueur, et l'objet toujours utilisé couramment, mais,
plus étroit désormais, il porte le nom de gambret.
Pont fixe
: pont en maçonnerie, ou en maçonnerie et métal, dont aucune partie
n'est mobile. Cela suppose qu'il laisse, de façon constante, une hauteur libre suffisante pour la
navigation s'il est établi sur une voie navigable, et pour l'écoulement
des crues d'une manière générale.
Pont levant
: pont mobile dont le tablier se lève verticalement, en restant
horizontal, pour laisser passer les bateaux. Exemple : le pont de
Crimée, à La Villette (Paris).

Le pont levant de Luzy, sur le canal de la Marne à la Saône
(Photo Bruno Chanal)...

...et celui, disparu, dit "Pont des Vaches", à Arleux,
sur la Sensée ou le Surion (Carte postale ancienne).
Pont-levis
: pont mobile dont le tablier se relève, pour laisser passer les
bateaux, en pivotant sur un axe horizontal confondu avec une extrémité
du tablier. Le tablier du pont-levis est soulevé par les flèches d'une
potence mobile, dont la culasse porte un contrepoids. C'est exactement
le même principe que le pont-levis de château fort. Exemple : le pont
de l'Anglois, sur le canal d'Arles à Bouc, et immortalisé par Van Gogh.
Le canal de Briare en possède plusieurs, de même que ceux de la Marne à
la Saône et du Nivernais (liste non exhaustive).

Pont-levis de Pousseaux (canal du
Nivernais)
(photo F. de Person)

Le
pont-levis du port de Saint-Valery-en-Caux
Pont mobile :
pont conçu avec un tablier mobile, pour des raisons soit économiques,
soit pratiques (configuration de terrain). Cette appellation recouvre
les ponts basculants, levants, levis, oscillants et tournants, ainsi
que les ponts à transbordeur.
Pont
oscillant : pont mobile basculant dont le tablier ne s'élève
que de quelques décimètres, juste assez pour laisser passer le verdon de halage, ce qui évite au
marinier de le débiller. Nous n'en connaissons que deux exemplaires en
France, aussi pouvons-nous les mentionner tous deux : à l'écluse des
Dames (Prégilbert) sur le canal du Nivernais, et à celle de
Moulin-Brûlé (Dammarie-sur-Loing) sur celui de Briare.
Pont-rivière
: ouvrage permettant à une rivière de passer par-dessus un canal, en
somme un pont-canal inversé. Ce type d'ouvrage est très rare, et nous
pouvons citer en exemple le Pont Pisserot, à Roanne, qui permet à
l'Oudan de "survoler" le canal
de Roanne à Digoin. Il est dû, en 1897, au même ingénieur,
Léonce-Abel Mazoyer, que le pont-canal de Briare (1896) que venons de
citer (voir "pont-canal"). Il n'est pas
obligatoire qu'un pont-rivière traverse un canal, il peut tout aussi
bien franchir une route ou une voie ferrée, mais nous n'avons pas
d'exemple à en présenter et, surtout, nous sortons du sujet.
Pont roulant
: grand portique mobile en treillis métallique, utilisé pour le
chargement et le déchargement de matériaux comme le charbon, le sable,
les graviers. Un pont roulant, qui ressemble à une sorte de grand
quadrupède métallique, se déplace parallèlement au quai sur des rails.
Les chargements et déchargements s'effectuent au moyen d'une pelle
mobile à machoire de type "crapaud" suspendu à la cabine de commande
qui se déplace elle-même sous le portique métallique.

Les ponts-roulants du port de l'arsenal
de Roanne, au début du XXe siècle.


Deux vues d'un pont-roulant chargeant un grand automoteur
de rivière, sur le grand canal maritime Escaut-Bruxelles,
anciennement canal de Willebroek, quai Léon Monnoyer dans l'avant Port
de Bruxelles (Photo Pierre Lemoine, site Bord à bord).
Pont suspendu
: type de pont fixe dont le tablier est suspendu, par l'intermédiaire
de câbles, à deux très forts faisceaux de câbles tendus entre deux
portiques ou plus, qui prolongent en hauteur les piles qui les
supportent, et solidement ancrés à terre dans de puissantes culées. Ce
type de pont, mis au point par les frères Seguin, s'est généralisé en
France dans les années 1820, et le plus ancien encore en service est à
Tournon, sur le Rhône.

Le pont suspendu de Cuzy, sur l'Yonne. (Photo F. de
Person)
Pont
tournant : pont mobile dont le tablier pivote dans un plan
horizontal, pour laisser passer les bateaux. Exemple : le pont de la
Grange aux Belles, à Paris. Il peut éventuellement être, de plus,
flottant, comme la passerelle de Maguelonne, sur le canal du Rhône à
Sète.

Le pont tournant ferroviaire du linquet de Roanne.
(document Bibliothèque du Musée Déchelette, Roanne)

Le pont tournant de Combleux, sur le canal
d'Orléans
Pont
transbordeur (en fait, pont
à transbordeur qui est
la dénomination exacte) : pont mobile constitué par un très haut
portique en treillis métallique, sous lequel circule un chariot sur
rails. Ce chariot soutient, au moyen de longs câbles, une nacelle qui
porte ainsi le public (personnes, animaux et véhicules) d'une rive à
l'autre. Ce dispositif spectaculaire, conçu pour permettre la traversée
de ports ou d'estuaires fréquentés par des bateaux aux gréements
importants, est dû à l'ingénieur orléanais Ferdinand Arnodin, à la fin
du XIXe siècle. C'est cependant l'ingénieur espagnol Alberto de Palacio
qui construisit le premier, à Bilbao. Il ne subsiste aujourd'hui en
France qu'un seul de ces ouvrages, au Martrou,
près de Rochefort-sur-Mer. Il est classé MH. À Nantes, il est
actuellement question de reconstruire l'ancien pont à transbordeur
(voir site).
Sur cette page sont visibles aussi des videos
de ponts à transbordeurs (Martrou, Bilbao et Rendsburg).

Le pont à transbordeur du Martrou, à
Rochefort-sur-Mer, au-dessus de la Charente

le pont à transbordeur de Nantes, avant sa destruction. Une association milite
actuellement pour sa reconstruction (site)
Pont volant
: bac pendulaire ou à traille. On
trouve ce terme jusqu'au début du XIXe siècle.
Pontier
: employé du service navigation, préposé à la manoeuvre d'un pont
mobile.
Ponto
: César le cite comme un bateau de charge gaulois. Par la suite le
terme désignera un bac, d'où vient vraisemblablement le mot actuel ponton.
Ponton
: plate-forme flottante, d'utilisations et de tailles diverses :
embarquement-débarquement, travaux fluviaux, tir de feux
d'artifices...etc.
Ponts
et Chaussées : structure administrative et gouvernementale
créée en 1716 pour superviser et diriger l'ensemble des travaux
d'infrastructures de communication entre autres (routes et canaux) de
la France. l'Ecole Nationale des Ponts et Chaussées, créée par Trudaine
et Perronet en 1747, existe toujours. Le ministère des "P.& C."
s'appelle à présent "Ministère de l'Équipement".
Port :
infrastructure plus ou moins élaborée destinée à permettre l'entrepôt,
le chargement et le déchargement de marchandises du bateau à terre et
inversement. Un port peut être une simple rive sommairement aménagée.
Le mot n'est pas d'origine purement nautique, il désigne à l'origine un
lieu où sont stockées les marchandises avant d'être expédiées : cf
"Saint-Nicolas du Port" à Clermont-Ferrand qui est éloigné de plusieurs
kilomètres de la plus proche voie d'eau, l'Allier.
Lien
utile : le site Fluvial.Pro recense les ports et haltes
nautiques, ainsi que les chantiers navals, et en donne la cote selon
les avis des navigateurs et après passage de l'expert-maison.
Port en lourd : capacité de charge
d'un bateau, c'est à dire poids cumulé de la cargaison, de l'équipage,
des éventuels passagers et de ses équipements. C'est la différence
entre le déplacement en charge et le déplacement lège.
Porte à
bateaux, porte marinière, portereau : synonymes de "pertuis".
Pour en savoir plus
sur les pertuis et portes marinières, voir l'ouvrage "Du pertuis à l'écluse".
(cliquer sur le titre)
Porte busquée
: porte d'écluse formant un angle pointé vers l'amont pour résister à
la pression de l'eau (système le plus répandu).

Porte busquée.
Porte courante
: terme appliqué à un pertuis dépourvu
de système mobile de fermeture. On dit "un pertuis à porte courante".
Voir aussi "pas, passelis"
Pour en savoir plus
sur les pertuis et portes marinières, voir l'ouvrage "Du pertuis à l'écluse".
(cliquer sur le titre)
Porte secteur
: voir "secteur".
Portineau
: terme que l'on trouve dans des textes anciens et qui semble désigner
la tête amont d'un bassin
à portes marinières.
Plus généralement, ce terme pourrait être un synonyme de "pertuis".
Pour en savoir plus
sur les pertuis et portes marinières, voir l'ouvrage "Du pertuis à l'écluse".
(cliquer sur le titre)
Poser (se)
: s'échouer. "Ah saperlipopette ! Y'a eu un reflux et on est posés sur
la caillasse !!".
Poteau busqué
: Gros madrier vertical constitutif de la charpente d'un vantail d'écluse, vertical, et le plus
éloigné de la maçonnerie. Il assure, en se joignant avec son homologue
de l'autre vantail, l'étanchéité de la porte. Il est ainsi nommé car il
s'appuie, en sa partie inférieure, sur le busc
de l'écluse. Voir "Vantail"
Poteau
tourillon : Gros madrier vertical constitutif de la
charpente d'un vantail d'écluse,
vertical, et le plus proche de la maçonnerie. Il constitue en fait
l'axe sur lequel pivote le vantail, dans le chardonnet, par l'intermédiaire de
l'ensemble pivot-crapaudine et du collier tourillon. Voir "Vantail"
Poujade : sur le courpet de haute
Dordogne, petite cheville placée verticalement à la pointe arrière du
bateau, et servant de pivot unique au gouvernail qui y est fixé au
moyen d'un cordage, et qui peut ainsi travailler aussi bien
horizontalement que verticalement, ce qui lui permet aussi d'avoir un
rôle propulsif en godille.

Poujade du courpet
Poupe :
arrière du bateau. Le mot serait une francisation de l'anglais poop
qui est l'équivalent du caca français, et serait motivé par le
fait que sur les coches, les lieux d'aisance étaient situés à l'arrière.
Poussage
: technique de transport fluvial venue des Etats-Unis, et adoptée en
France à partir des années 1960 sur les grands fleuves. Elle consiste à
solidariser plusieurs barges (voir ce mot) entre elles et au bateau qui
les propulse, le pousseur,
de manière à ce que l'ensemble se comporte et se pilote comme un seul
grand bateau. Le poussage permet de travailler avec un effectif moindre
que la technique précédente, le remorquage, et donc de baisser les
coûts d'exploitation. De plus, un convoi poussé
consomme moins qu'un convoi remorqué de même tonnage.
Pousse-pied
: petit bateau rudimentaire utilisé comme annexe tractée par les
conchyliculteurs dans la baie de l'Aiguillon et des espaces estuariens
entre Loire et Gironde (Sèvre, Seudre, Charente). Au contraire de
l'acon, qui lui est très proche mais un peu plus grand, le pousse-pied
n'est pas gréé. Il est utilisé, comme son nom l'indique, à la manière
d'une trottinette ou d'un traineau pour se déplacer sur les fonds
vaseux de l'étran à marée basse. Voir "acon".
Pousseur
: bateau propulseur équipé
pour le poussage de barges en convois. Le pousseur, en plus du puissant
moteur (2 à 4 milliers de cv), abrite les logements de l'équipage qui
travaille généralement par quarts, sur des périodes de deux semaines,
alternées avec autant de repos à terre.
Autre sens : sur les rivières flottables, ouvrier préposé à la
surveillance et au bon écoulement du bois "à bûches perdues". Cet
ouvrier devait notamment renvoyer dans le courant toutes les bûches
qu'il voyait retenues par des obstacles (souches, rochers...) ou prises
dans des contre-courants, les "canards".
Poussins
: sur les bateaux de Loire, fortes pièces en bois placées en tête des
courbes du mât, et recevant les extrémités du verneau, le banc de mât de manière à
limiter au maximum les oscillations de celui-ci.
Prame :
petite embarcation à clin,
à fond plat et à avant à levée et marotte très répandue sur la Seine aux
XIXè et XXè siècles pour le loisir ou le passage d'eau, souvent
utilisée comme bachot de marinier. Son avant à levée en fait un
excellent bateau fluvial, malgré son origine maritime et
scandinave.
Définition gracieusement
proposée par François Lelièvre, de Canotage de France (dont le site semble cependant avoir
complètement changé de présentation...)
Préceinte
: épaisse et large planche de renfort venant se placer
sur toute la longueur du flanc du bateau, à la hauteur du bordé du haut.
Présinte : bande de
chanvre tressée, large de 2cm, clouée avec les
dachettes (pointes de tapissier) et enduite de goudron, et qui servait,
sur les bateaux en bois, à jointoyer les planches d'écoutilles
ou des veules.
Presse : terme occitan
désignant la partie recourbée de la sole du bateau jusqu'à la mouraille. C'est l'équivalent méridional de
la levée avant.
Presse-étoupe
: l'étoupe est une fibre végétale utilisée pour assurer l'étanchéité
entre l'arbre d'hélice et la coque, et le presse-étoupe est le logement
fermé de l'étoupe, laquelle est imprégnée de graisse. L'on envoie cette
graisse dans le presse-étoupe au moyen d'une pompe ou d'un piston
manuel ou motorisé.
Propulseur
d'étrave : hélice motorisée placée transversalement dans une
cavité traversant l'avant du bateau de part en part ou placé en dessous
de celle-ci, et servant à déplacer latéralement la proue de celui-ci
(comme l'appel et l'écart en canoë),
pour se garer par exemple. Pratique lors de manoeuvres très
ponctuelles, le propulseur d'étrave permet bien souvent de reconnaître
les mauvais navigateurs, car ils ne savent pas s'en passer et en usent
et abusent. Sur un bateau équipé d'un propulseur d'étrave, on n'apprend
pas à naviguer car on acquiert très vite de mauvaises habitudes : on
oublie qu'un bateau, ça se dirige d'abord au... gouvernail. Certains en
équipent aussi leur bateau rien que pour embêter les puristes (suivez
mon regard)... En plus, ça fait un bruit abominable.

Propulseur d'étrave sur une grosse
vedette fluviale

Propulseur d'étrave sur un bateau à passagers qui doit
effectuer rapidement des manoeuvres précises dans des espaces réduits
Proue :
avant du bateau. Opposé : poupe.
Prouer
: diriger, gouverner un bateau depuis l'avant, avec une patouille par exemple.
Prouvier
: sur le Rhône, marinier placé à la proue du
bateau (d'où son nom), et chargé de la délicate mission de sonder l'eau
au fur et à mesure de l'avancée du bateau, de façon à prévenir les
risques d'échouage.
Prussien
(bateau) : terme employé par l'administration pour désigner
les bateaux de la Meuse, de la Sambre et de la Sarre, mignoles et bricoles
sarroises.
Puits
à chaine(s) : Petits logements à l'avant et à l'arrière du
bateau, où descend se ranger la chaine d'ancre lorsque cette dernière
est remontée. Pour cela, le puits à chaines est donc situé juste
en-dessous du treuil d'ancre.