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  Canal du Nivernais,
canal de la Cure (ou de Vermenton)
 

 

Un des plus beaux canaux de France, sauvé par le tourisme

Auxerre

Le magnifique site fluvial d'Auxerre

 

Carte du canal avec le patrimoine fluvial intéressant

Carte du canal avec les sites naturels et culturels intéressants
Profil en long schématisé du canal 
Une croisière en automoteur berrichon sur le canal du Nivernais en 2003

 

Bassin versant
Loire, Seine

Sous-bassins
Aron, Yonne

Type de voie d'eau
Canal de jonction à bief de partage

Relie
La Loire et le canal Latéral à la Loire
à l'Yonne

Origine physique et administrative
Saint-Léger-des-Vignes (Nièvre)
à la cote 189,13 m

Extrémité physique et administrative
Auxerre (Yonne) à la cote 97,60 m

Altitude du bief de partage
261,80 m

Sens conventionnel de descente
De Saint-Léger à Auxerre

longueur
174 km, non compris l'embranchement de Vermenton : 4 km

Nombre d'écluses
116 (35 versant Loire et 81 versant Yonne)
Nota : sont parfois comptées comme écluses de simples portes de garde, alors que des écluses de garde portent un numéro bis. La numérotation de ce canal est assez incohérente.

Il faut ajouter à ce chiffre les 2 écluses de l'embranchement de Vermenton, ou "canal d'Accolay", ou encore "canal de la Cure", ouvert en 1880 pour rendre son débouché fluvial au port de Vermenton après la décision administrative d'arrêter le flottage.

Plus long bief :
Roche, n°32L (7,000 km)

Plus court bief :
Patureau (n°3Y), Laroche (n°4Y) ou Demain (n°5Y) (60 m chacun).

Plus haute écluse :
Mingot, n°13L et Baye n°1L (3,50 m chacune) (Chavance 4-5-6L est plus haute avec 6,70 m mais elle comporte trois sas. Même remarque pour Chavance 7-8L, Mont-et-Marré 9-10L, Eugny 25-26Y et Tannay 38-39Y qui sont doubles)

Moins haute écluse :
La Noue, n°2 de l'embranchement de Vermenton (0,80 m)

Temps minimum de parcours
5 à 6 jours

 

 

Structure administrative de rattachement
Service navigation DDE de la Nièvre, subdivision de Corbigny

Statut actuel
En service, géré par la Région Bourgogne et VNF, en superposition de gestion avec le département de la Nièvre, pour la partie restée à petit gabarit (de Cercy à Sardy).

Raisons de sa construction
Alimentation de Paris en bois

Compagnie concessionnaire ayant permis son achèvement
Compagnie des Quatre Canaux, créée en 1821 par Hagerman, Odier, André et Cottier

Personnalités importantes ayant contribué à sa construction

Préfiguration
Ingénieur Amelot (1719)

Conception
Condorcet, Rochon, Ch.Bossut vers 1785), A.Hageau, F.Bossu

Modernisation Freycinet partielle Léonce-Abel Mazoyer

Commencé en
1784

Mis en service en
1842

Racheté par l'Etat
le 1er octobre 1853

Sauvé en grande partie par l'action de Pierre-Paul Zivy (1929-2001) dans les années 1960-70

Concédé (pour la partie à petit gabarit) au département de la Nièvre en
1971 ou 1972

Confié en gestion à titre expérimental à la Région Bourgogne depuis le 1er janvier 2010. Au vu de la faiblesse de moyens mis à sa disposition par l'Etat à la région Bourgogne cette gestion a pris fin le 31 décembre 2012.

 

nivernais carte

 

 

Le pertuis des Dames, à Prégilbert, un des derniers témoins de l'époque du flottage. Les pertuis servent aujourd'hui à réguler le niveau d'eau dans les râcles.

Lanoue

L'écluse de la Noue, sur l'embranchement de Vermenton

Sur le même embranchement, le site d'Accolay dans les années 1950. On voit nettement que le canal a été construit dans le lit de la Cure, dont il n'est séparé que par une digue. Le site a très peu changé.

L'écluse d'Accolay au début du XXe siècle. Seules les portes de l'écluse, en métal aujourd'hui, ont changé. La maison a aussi certainement gagné en confort : elle a été restaurée en 1997-98.

Pousseaux

Pousseaux (photo Françoise de Person)

La Foret

L'écluse de la Forêt, abandonnée aujourd'hui
(reconstitution graphique de Charles BERG, 1992)

Un des plus beaux sites du canal : le Saussois, avec ses falaises propices à la varappe. Le bateau est un riejtak. (Photo Philippe Bénard)

Placée au port des Pougeats, à Baye, cette sculpture de Bruno Goury évoque le sauvetage du canal par Pierre-Paul Zivy dans les années 1960. Au passage, Zivy est le "Zed" de "Kazed", les fameuses portes coulissantes. En effet, c'est en s'associant à un nommé Krieg qu'un aïeul de Pierre-Paul Zivy fonde la société Krieg & Zivy en 1890, spécialisée en tôles perforées. En 1965, Krieg & Zivy deviendra Kazed et lancera la fameuse porte coulissante avec le succès que l'on sait.

L'écluse de Baye, à l'entrée du bief de partage côté Loire, est la seule du canal à avoir été portée au gabarit Freycinet en étant isolée des autres par des sections en gabarit Becquey, suite à l'abandon de la modernisation du canal. Elle n'a donc jamais vu passer un bateau Freycinet.

 

 

Quelques images autour du bief de partage, toutes dues à Françoise de Person

Automoteur berrichon dans la vallée de Sardy, entre deux écluses

Dans la tranchée des Breuilles

La voûte des Breuilles

Dans la voûte des BreuillesDa

Entre les voûtes de Mouas et de la Collancelle. Au loin, l'entrée de la voûte de la Collancelle

 

Liens :

D'autres photos du bief de partage et de ses voûtes ici.

L'histoire du canal du Nivernais illustrée par de nombreuses cartes postales anciennes

Lien interne : Une croisière en automoteur berrichon sur le canal du Nivernais en 2003

Gabarit
A l'origine, gabarit "Becquey", soit 30,40 m sur 5,20 m, mouillage 1,60 m, hauteur libre 2,60 m.
Actuellement, de Saint-Léger à Cercy et de Sardy à Auxerre : gabarit "faux Freycinet", soit 39 m sur 5,20 m, mouillage 1,60 m, hauteur libre 2,60 m

Ouvrages remarquables
Voûtes de la Collancelle, Breuilles et Mouas
Ponts-canaux
de Roche et de Mingot
Site de Baye
Escalier d'écluses
de la vallée de Sardy
Etangs réservoirs
de Vaux, Baye et Pannecières-Chaumard
Rigole
d'Yonne et aqueduc de Montreuillon
Écluses doubles
de Mont-et-Marré, Chavances, Eugny et Tannay
Ecluse triple de Chavance
Pont oscillant des Dames
Plusieurs pont-levis, dont deux en bois
Sites d'Auxerre, du Saussois, de Mailly-le-Château, de Châtillon-en-Bazois et de Clamecy (entre autres)
Pont 1790 de Châtillon-en-Bazois
Ponts-barrages de Merry-sur-Yonne et de Bellombre
Pertuis de Armes, Clamecy, Magny, Prégilbert, Les Dames, Vincelles...
Gare d'eau de la Chaise

Système alimentaire
Etangs réservoirs de Vaux, Baye et Pannecières-Chaumard.
De plus, sur le versant Loire, le canal emprunte souvent, en râcles, le lit de la rivière Aron à partir de Châtillon-en-Bazois, et fait de même avec l'Yonne à partir de Clamecy de l'autre côté.
Enfin, on compte plusieurs prises d'eau sur l'Yonne en amont de Clamecy (la Chaise, Villiers)
La Cure, régulée par les barrages des Settons et du Crescent, contribue à l'alimentation du canal entre Cravant et Auxerre

Voies d'eau adjacentes :
Aucune

Principales villes traversées :
Saint-Léger-des-Vignes, Decize, Cercy-la-Tour, Châtillon-en-Bazois, Corbigny, Clamecy, Châtel-Censoir, Vermenton, Cravant, Auxerre

Départements concernés :
Nièvre, Yonne

Remarques

Le "canal du Morvan"

Les mariniers ont rapidement pris l'habitude d'appeler ce canal "le Morvan", ce qui est géographiquement assez juste puisqu'il frôle ce massif vers Baye et Corbigny. Ce nom pourrait lui être redonné dans un but de promotion touristique.

Sainte-Geneviève : du Morvan à Paris

A voir : la collégiale Saint-Martin à Clamecy, et sa statue de Sainte-Geneviève (à gauche tout de suite en entrant), exemple exceptionnel de statue religieuse d'une rare sensualité. (Sculpteur Antoine Etex, 1830). Dans la même collégiale se trouve aussi une belle statue de Sainte-Philomène, sainte patronne des bateliers.  Et plus bas, c'est justement non loin des rives de l'Yonne, à Irancy, qu'est né l'auteur de l'église parisienne Sainte-Geneviève, sur la colline du même nom, Soufflot. Cette église est devenue, sous la Révolution, le Panthéon.

Brève histoire du canal

Le canal du Nivernais était prévu à l'origine (1784) comme un simple petit canal local destiné à acheminer les bois du Bazois jusqu'au seuil de partage des eaux entre loire et Yonne, pour les verser ensuite dans une rigole qui les emmènerait dans l'Yonne et, de là, à Paris. Ce sont les académiciens Condorcet, Bossut et Rochon qui donnèrent au projet plus d'ambition, en suggérant, dès 1786, d'en faire un vrai canal de Loire en Seine, par l'Yonne. Le chantier connut bien des vicissitudes, et le canal fut totalement ouvert en 1841 seulement. Il est essentiellement l'oeuvre de l'ingénieur Aimable Hageau.

Un site expérimental

C'est sur le canal du Nivernais, à Basseville près de Clamecy, que l'ingénieur Charles Poirée expérimenta pour la permière fois, en 1834, en vraie grandeur, son système de barrage mobile qui allait permettre une extension sans précédent de la batellerie.

 

Vue aerienne de Baye, dans les années 1950. L'étang de Baye est le grand étang, il est un peu en contrebas du canal duquel il est séparé par une simple digue. Il alimente le versant Loire sous l'écluse de Baye (on devine l'arrivée de la rigole à la couleur de l'eau du canal, légèrement plus claire). Au fond, lui aussi séparé par une digue, l'étang de Vaux, qui alimente directement le bief de partage. L'écluse de Baye a la particularité d'avoir été portée au gabarit Freycinet... pour rien puisque encadrée par des écluses à l'ancien gabarit Becquey. L'ancienne écluse est sous le terre-plein à gauche de l'actuelle.

L'écluse de Saint-Didier et son pont levis. Cette écluse est un ouvrage de garde, sans dénivelé.

L'écluse et le pont-canal de Mingot au début du XXe siècle. L'endroit n'a guère changé.

Jusqu'au début du XXe siècle, le canal traversait Clamecy en empruntant le tracé des anciennes douves de la ville. Les vues ci-dessus montrent l'étroitesse de ce passage où seuls les berrichons pouvaient se croiser. Les autres bateaux était obligés de se soumettre à un alternat. Cette portion du canal est devenue la rue de la République et les bateaux empruntent désormais une portion de l'Yonne jusqu'à la Forêt. La petite maison presque au centre de l'image du haut est une maison éclusière. Elle existe toujours (voir un peu plus bas). Sur la vue ci-dessous, le canal est asséché, sans doute pour travaux. L'aspect d'anciennes douves médiévales est très net.

La même vue avec le canal en eau, depuis l'écluse du Beuvron

L'écluse du Beuvron avant sa disparition. La maison éclusière existe toujours.

La rue de la République emprunte désormais l'ancien tracé du canal, qui lui-même utilisait les anciens fossés de la ville, eux-mêmes établis sur un ancien bras de l'Yonne.

Clamecy 1840

Sur cette carte d'état-major du milieu du XIXe siècle (site Géoportail), on voit nettement le tracé d'origine du canal qui entrait dans l'Yonne en amont de Clamecy (en bas de l'image) et traversait la ville par ses anciens fossés médiévaux.

À propos de la disparition de cette traversée de Clamecy par le canal, voir ici

Une flûte bourguignonne halée par un attelage mixte cheval+mûlet sort montante de l'écluse des Jeux de Clamecy, dans les années 1950.

Un berrichon chargé montant dans l'écluse de Cercy, au début du XXe siècle. Seul changement notable : le pont est aujourd'hui fixe.

Le canal à Decize au début du XXe siècle

Le pont-canal sur l'Aron et l'écluse de Mingot au début du XXe siècle. L'endroit, très agréable, a peu changé. Il présente, dans un même lieu, pas moins de cinq ponts : deux ferroviaires (autrefois) sur le canal et l'Aron, deux ponts routiers sur les mêmes dont un sur l'écluse, et le pont-canal.

Vaux

L'écluse de Vaux, non loin d'Auxerre
(interprétation graphique de Charles BERG, 1991)

La râcle de la Forêt, en aval de Clamecy. Le chenal longe la rive gauche, quoi qu'on en dise.

   

Liens :

Association des Amis du Canal du Nivernais. Les ACN organisent tous les deux ans une fête sur le canal, en un point différent du canal à chaque fois. 

Lien interne : Une croisière en automoteur berrichon sur le canal du Nivernais en 2003

Les dernières nouvelles du canal du Nivernais sur le site de l'Entente des Canaux du Centre

L'histoire du canal du Nivernais illustrée par de nombreuses cartes postales anciennes

La rigole d'Yonne, son histoire

La Civilisation Canal 

Le canal du Nivernais est traité dans le guide fluvial n°9 des Editions du Breil

Voir aussi, sur l'ensemble des canaux du centre de la France, dont celui du Nivernais, l'ouvrage "Les Canaux du Centre de la France", par Jean Sénotier, et auquel l'auteur de ce site a contribué, en vente ici.

Copinage éhonté : On trouvera aussi une description et un historique très précis de ce canal dans cet excellent livre de mon ami historien Philippe Ménager, paru en 2009 :

Canaux Bourguignons Menager

Le hic, c'est que, preuve de sa qualité, cet ouvrage est aujourd'hui épuisé. Mais il n'est pas interdit d'aller farfouiller sur Amazon ou ailleurs pour le dénicher.

Partant du principe que la cuisine, c'est aussi du patrimoine, voici notre conseil gastronomique : l'Hostellerie de la Fontaine, fondée par Françoise et André Guédon à Accolay. Classe sans être classieux, très convivial au contraire, cuisine de grande qualité mais très abordable (c'est un fauché chronique qui parle). En bonus, un très beau cadre avec cave voûtée ou terrasse selon la saison.

 

 

Pour le plaisir des yeux : la Sainte-Geneviève de la collégiale de Clamecy, oeuvre du sculpteur Antoine Etex (1830), alors âgé de 22 ans. Plus proche de la statuaire antique grèco-romaine que de l'art religieux sulpicien... Il parait que cette statue a déclenché un mini-scandale lors de son installation, vraisemblablement à cause de sa sensualité affichée. Plus tard, au cours d'une belle carrière, Etex signera plusieurs hauts-reliefs de l'Arc de Triomphe de l'Etoile et le tombeau de Napoléon 1er aux Invalides, à Paris, entre autres.

La même Sainte-Geneviève déplacée après les travaux de réstauration de la Collégiale (Photo Dane)

Dans la même collégiale Saint-Martin de Clamecy, et lui faisant presque face, on se sera pas surpris de rencontrer Saint-Nicolas.

Ste-Philomène Clamecy

On ne sera pas surpris non plus d'y trouver cette belle statue de Sainte-Philomène, patronne des bateliers (elle n'est pas la seule) représentée avec l'ancre de son supplice.

Chavance

Dans l'écluse triple de Chavance. Au loin, l'écluse double (photo Françoise de Person)

Le pont de Châtillon-en-Bazois, un des premiers ouvrages construits sur le canal : il date de 1790. (Photo Françoise de Person)

Franchissement délicat de ce pont, au début du XXe siècle, par une flûte de Bourgogne chargée de bois. Un autre bateau, dont on voit l'attelage à gauche, attend que le passage soit libre pour s'engager à son tour. Ce pont surplombe la courbe la plus serrée de tout le canal, une véritable épingle à cheveux.

L'écluse du haut et le château de Châtillon-en-Bazois, qui composent un des plus beaux paysages du canal. (Les deux photos proviennent de ce site)

 

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Retrouvez les bateaux fluviaux de Bourgogne, du Centre, du Berry, dans le CDrom "Bateaux des Rivières et Canaux de France", version très enrichie (plus de textes, plus d'illustrations, et même quelques bateaux supplémentaires) du département "Bateaux" du présent site, édité par l'association HiPaRiCa. Voir la présentation et la commande ici et ici.