Sassement :
passage d'une écluse. Synonyme d'éclusage. "Éclusée" est
impropre.
Sasser :
passer une écluse.
Sauconnais : relatif à la Saône,
mais peu
usité (et c'est dommage). Etymologie : "Sauc-Onna" nom
latin, d'origine celte, de la Saône. Le nom originel de la
Saône est "Arar", mais les Romains l'ont renommée
"Sauconna", qui était le nom celte d'une source de
Chalon-sur-Saône, où elle a sa statue devant le
Musée Denon. On y retrouve la racine "Onna"
présente dans de très nombreux noms de
rivières (Yonne, Garonne, Teyssonne, Essonne...).

Haut-relief
représentant Sauconna devant le musée Denon,
à Chalon-sur-Saône
Sauterelle :
longue tige métallique pivotant horizontalement sur une de
ses extrémités sur un axe solidaire du bateau.
Elle permet au marinier de sauter à terre depuis le milieu
du canal. La difficulté consiste à donner la
bonne impulsion au départ, sous peine de se retrouver entre
la berge et le bateau, immobile au-dessus de l'eau !
Autre
sens : tapis roulant mobile apporté sur place pour le
chargement ou le déchargement de bateaux.

Saut à la sauterelle avec un vélo. La scène
se passe aux Pays-Bas dans les années 1950. (Photo
coll. personnelle Jean-Claude Verrier)

Sauterelle
reconvertie en barrière
Savoyarde :
Ancien bateau de charge du haut-Rhône. Synonyme : sisselande
(de Seyssel).
Schottel : gros moteur amovible qui peut équiper
une barge en
quelques instants, et en être démonté
tout aussi rapidement. L'hélice pivotant dans tous les sens,
il n'y a pas besoin de safran.
C'est en somme une sorte de gros moteur hors-bord.
Scute
: forme
de bateau très ancienne, très
répandue sur toute la façade nord-ouest de
l'Europe, du Portugal à la Baltique. Ancêtre
commun vraisemblable de nombreux bateaux européens. On
trouve actuellement des scutes dans leur forme d'origine en Flandres.
Sec
(monter à) : suite à un
croisement, c'est toucher le plafond jusqu'à rester
en serre
ou manquer un virage.
Séchard :
sur le lac Léman, brise diurne.
Secteur
(porte) :
système de fermeture de pertuis, écluses ou
barrages.
Une porte secteur est composée d'une surface bouclier
régulièrement courbe, comme une portion de
cylindre, dont
l'axe central géométrique, à laquelle
elle est
reliée par des bras, correspond à l'axe de
pivotement de
la porte. L'axe peut être horizontal, auquel cas la porte se
meut
dans un plan vertical ; c'est l'option retenue pour des barrages. Il
peut être vertical, auquel cas la porte se meut dans un plan
horizontal ; c'est l'option retenue pour des pertuis autrefois, puis
des écluses et certains barrages.

Travaux sur une porte secteur de la Deule.
L'axe est vertical. (document VNF)

Porte
secteur de l'écluse d'Armentières, sur la Lys (Photo "Chti",
site Bord à bord)
Pour
voir une animation montrant le fonctionnement d'une porte secteur, cliquer ici.

Le
barrage (très fatigué et hors d'usage) de la
Coupe
à la Lune, dans le Marais Poitevin, est un barrage
à
porte secteur, à axe horizontal. Il a été démonté depuis.
Le
principe de la porte secteur n'est pas d'invention récente :
il
est dû à Artus Gouffier, duc du Roannais (1627-1696), attesté en 1699 puis en 1744 sur des pertuis du canal de Sauvage,
dérivation alors navigable de la Seine dans la
région de
Romilly. (Merci à Eric Berthault qui
a retrouvé ces documents aux A.D. de l'Aube) On
le retrouve mentionné dans la Grande Encyclopédie
de Diderot et d'Alembert.

Un
pertuis à portes secteur, tel qu'il est
présenté
dans la Grande Encyclopédie. L'amont est en haut de l'image.

On trouve
aussi le système des portes à secteurs installé aux
pays-Bas, en aval de Rotterdam, pour protéger la ville d'une brusque
montée
des eaux liée
aux humeurs de la Mer du Nord. Là, à Maeslantkering, de gigantesques
portes ont été installées dans le cadre du projet Delta
réalisé pour
protéger del'inondation les quelque 60% du territoire batave
situé sous le niveau de la mer.
Section mouillée :
surface du
trapèze formé par le plafond du canal, son miroir
et les deux bords. Cette surface est obtenue par la formule classique [(miroir
+ plafond)
X mouillage]
X 0,5. En multipliant cette surface par la longueur du canal, on
obtient le volume d'eau nécessaire à sa bonne
tenue, avec une bonne approximation même si ne tient compte
ni des larges (section augmentée), ni des étroits et
des écluses (section diminuée) qui n'occupent
en fait qu'un très faible pourcentage du linéaire.
Ségonnal :
sur le Rhône, bande émergée entre les
digues et le fleuve.
Seguin : sur le Rhône, cheval placé en
second dans la couble de halage.
Seiche :
ce n'est pas un petit céphalopode mais, sur le lac Léman, une
variation
de
niveau
du
lac.
Semaque : petite voile
utilisée sur les péniches du Nord,
comme appoint au halage.
Sentineau ou sentaine : petit compartiment
cloisonné ménagé
au point le plus bas du bateau, dont le fond est ici accessible, ce qui
permet d'y pomper l'eau des éventuelles infitrations qui s'y
écoule gravitairement. Ce mot est certainement de
même origine que "sentinelle", puisque le sentineau permet de
surveiller cette eau d'infiltration, et par là, de
détecter précocement les voies d'eau
éventuelles.
Séquanais(e) : relatif à la Seine. Etymologie : "Sequa-ona" ou "Sequana",
nom pré-latin de la Seine, lui-même
dérivé de "Is-Ica-Onna" qui l'apparente
à l'Yonne (Ica-Onna).
Seringue :
pompe à main pour écoper le fond du bateau.
Synonyme : célestine.
Serre
(être en serre) : lors d'un
croisement, se trouver bloqué, enserré, les deux
coques se touchant par manque de mouillage.
Servante :
pièce constitutive du timon du gouvernail de la mignole ardennaise non
motorisée, et dont l'utilité, peu
précise,
semble être un rôle de soutien
supplémentaire du
safran.

Sur cette vue du début du XXe siècle, la servante de la mignole est très visible.
Seuil : rupture de
pente du lit d'une rivière, le plus souvent
d'origine géologique, et engendrant ponctuellement une
accélération du courant, voire une chute d'eau.
Un seuil est souvent propice à la formation d'îles
et d'îlots, eux-mêmes favorisant
l'établissement d'activités humaines comme un
gué et/ou un moulin. Le mot peut s'étendre au barrage fixe du moulin.
Autre sens : radier
du busc.
Autre
sens encore : sur un bateau de canal du genre péniche,
bélandre, berrichon, flûte bourguignonne, le seuil est une
forte piece de bois qui fait penser à un énorme joug
à boeufs, placée en renfort juste derrière les fargues.
Il peut être surmonté d'un bollard en son centre.
Sincenelle :
anneau placé à
l'extrémité basse de la verge d'une ancre,
le "diamant" (entre les pointes). Celà permet de descendre
l'ancre horizontalement avec deux chaînes, de
manière à ce qu'elle se pose tout de suite
à plat et trouve très rapidement de quoi
s'accrocher. La sincenelle est notamment présente sur les
ancres des bateaux de Loire.
Autre sens : on
désigne aussi parfois par ce mot, écrit alors
"cincenelle", une corde de halage, un verdon. Mais peut-être
y a-t-il alors une confusion par homophonie avec le mot "fintrelle".

Sincenelle
Sisselande ou seysselande : ancien
grand bateau du haut Rhône, fabriqué à Seyssel,
d'où son nom. La "grande" sisselande mesure 40 m de long sur
7,10 m à 7,80 m de large et porte jusqu'à 200
tonnes. La "petite" sisselande mesure 25 à 35 m de long sur
5,60 à 7,10 m de large, et porte jusqu'à 130
tonnes. Synonyme : savoyarde.
Slip ou slip-way :
plan incliné permettant de tirer à terre, le plus souvent
latéralement, un gros bateau porté par des chariots sur rails,
en vue de réparations
au sec sur la coque, et de le remettre à l'eau après celles-ci.
Sole : fond plat des
bateaux fluviaux. Ce n'est pas une commodité
de construction, mais une nécessité : le bateau
de transport fluvial doit pouvoir passer partout, sans heurter le fond
de la rivière ou du canal, tout en portant un maximum de
fret, contrainte qu'ignore le bateau de mer. Synonyme :
fonçure.
Sommier : sur un bateau, longue pièce
en bois ou en métal, en travers d'un grenier, qui supporte les gottes et
les panneaux
d'écoutille. Synonyme : galliote
Soubre : dans un
train de chalands
de Loire à la remonte, le soubre est le
quatrième chaland, derrière la "mère",
le "tirot" et le "sous-tirot", et plus petit qu'eux. (voir "mère", "tirot", "sous-tirot", "soubriquet" et "allège".
Soubriquet :
dans un train de chalands
de Loire à la remonte, le soubriquet est le
cinquième et dernier chaland, derrière la
"mère", le "tirot", le "sous-tirot" et le "soubre", et plus
petit qu'eux. Il est suivi par trois ou quatre allèges qui,
au contraire des cinq chalands de taille dégressive, ne sont
pas gréées. (voir "mère", "tirot", "sous-tirot", "soubre" et "allège".
Source :
origine d'un cours d'eau, en son point le plus haut. Une source
résulte généralement de l'affleurement
d'une nappe phréatique. Elle peut être multiple,
et déterminer laquelle est "la vraie" n'est pas
aisé : l'exemple de la Loire est assez éloquent.
Pour la Dordogne, le problème a été
résolu différemment : une source est celle de la
Dore, et l'autre celle de la Dogne ! Souvent, une source se
présente, non pas sous la forme d'une fontaine naturelle
bien délimitée géographiquement, mais
sous celle d'une vaste zone humide d'où s'échappe
un filet d'eau unique ou en plusieurs bras qui se
réunissent. C'est le cas notamment de l'Ourcq et de l'Yonne.
Sous-affluent :
un sous-affluent d'une rivière est un cours d'eau qui se
jette dans un affluent de la-dite rivière. Par exemple : le
Réveillon est un sous-affluent de la Seine, car il se jette
dans l'Yerres, qui elle-même est un affluent de la Seine.
Sousgravier :
ancien terme pour désigner le radier d'un pertuis.
Sous-tirot
: dans un train de chalands
de Loire à la remonte, le sous-tirot est le
troisième chaland, juste derrière la
"mère" et le "tirot", et un peu plus petit qu'eux. (voir "mère", "tirot", "soubre", "soubriquet" et "allège".
Spits : bateau
de charge d'origine flamande qui n'est autre que la "péniche
flamande". Étymologie : du flamand "spits",
pointu, qui laisse à penser qu'à l'origine, ce
bateau avait des formes plus effilées que celles que nous
lui connaissons aujourd'hui, déterminées par la
navigation en canal et l'optimisation des dimensions offertes par les
écluses.
Stade
nautique :
voir "rivière artificielle".
Steilsteven :
bateau de charge d'origine flamande, sorte de métissage entre le aak,
dont il a l'arrière, et le luxmotor dont
il a l'avant, en moins effilé toutefois.
Stlatta :
vraisemblablement bateau de charge d'origine gauloise, en usage sur le Tarn
et la Garonne.
Stoney (vanne) :
système de bouchure
de barrage mobile.
C'est en fait une
variante de la vanne "wagon".

Schéma
de principe d'une vanne à Stoney à deux corps.
(Notions
de Navigation Intérieure, par E.Fourrey, 1946)

Un
barrage à vannes Stoney : Chatou (Seine). La vanne de droite
est relevée. (Notions de Navigation
Intérieure, par E.Fourrey, 1946)
Superposition de
gestion (Convention de -) : convention
signée entre une collectivité publique
territoriale et l'Etat afin d'affecter simultanément une
partie du domaine public fluvial à un autre usage.
Tel est le cas, par exemple, de l'ouverture des chemins de service,
réservés initialement à
l'accomplissement des missions de VNF, à la circulation et
au stationnement publics autres que pédestres.
(C'est aussi le cas de canaux
ou parties de canaux, comme Roanne-Digoin ou le Nivernais,
affectés aujourd'hui exclusivement au tourisme, et qui font
l'objet de superpositions de gestion entre VNF d'une part et les
départements et régions concernés
d'autre part. NDA)
Il appartient à la
collectivité bénéficiaire de la
convention de gérer la voie ainsi
aménagée.
Cette procédure
permet également à VNF de continuer à utiliser le chemin
de service pour ses propres besoins.
(définition
émanant des services de VNF, à l'exception de la
NDA)
Superstructures : sur un bateau, ensemble
des constructions et équipements
placés au-dessus du pont. Bref, à peu
près tout de qui n'est pas la coque : timonerie, hiloires,
mât(s)...
Surbau :
renfort de la structure d'un bateau, autrefois en bois, aujourd'hui le plus souvent
en métal, en un point où doit être reçue une superstructure lourde, une cabine
par exemple.
Surestaries :
indemnités journalières payées au
marinier en cas de retard au chargement ou au déchargement.
C'est toujours associé à une franchise (en
général 3 jours).
Mais depuis quelque
temps déjà, ce système n'est plus en
vigueur car les courtiers ont mis en place des dates
d'arrivée à quai, évitant ainsi de
devoir payer ces indemnités.
Il arrive quelque
fois, mais rarement, que VNF indemnise les mariniers quand une écluse se trouve à bloquer la navigation. Ce fut
le cas en 2005 pour un arrêt prolongé de
l'écluse de Don (près de Lille) où les
bateaux avaient été bloqués
près de 3 semaines.